2002
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Pierre Martin, « Les élections de 2002 constituent-elles un « moment de rupture » dans la vie politique française ? », Revue française de science politique, ID : 10.3406/rfsp.2002.403740
Les élections de 2002, présidentielle et législatives, ont été l'occasion d'évolutions électorales importantes et d'événements spectaculaires, comme la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle. Parmi les évolutions électorales significatives du premier tour de la présidentielle, on doit noter l'effondrement du parti communiste, une percée de l'extrême gauche ainsi qu'une nouvelle poussée de l'extrême droite et des Verts. Inversement, le parti socialiste et la droite modérée enregistrent de très mauvais résultats, illustrés par l'élimination de Lionel Jospin et le résultat de Jacques Chirac à moins de 20 %. Mais seule la chute du parti communiste sera confirmée aux élections législatives de juin, marquées par une très nette victoire du nouveau parti de rassemblement de la droite modérée derrière Jacques Chirac -l'UMP — et un net redressement du parti socialiste. Au total, les élections présidentielle et législatives de 2002 ne constituent pas un moment de rupture - au sens de la théorie des réalignements — de l'ordre électoral et partisan en place depuis le réalignement de 1984. La vie politique française reste organisée autour de l'affrontement de deux coalitions électorales de gauche et de droite, respectivement dominées par les socialistes et les chiraquiens, avec une force significative isolée à l'extrême droite.