La colonisation agricole à Madagascar

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1951

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Hildebert Isnard, « La colonisation agricole à Madagascar », Revue de Géographie Alpine, ID : 10.3406/rga.1951.4134


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Résumé Fr

. — L'auteur étudie successivement les conditions humaines de la colonisation, les conditions naturelles et la production agricole, les régions de colonisation et enfin son avenir. Les conditions humaines sont assez complexes : la colonisation est l'œuvre de particuliers ou de grandes collectivités agricoles, missions, sociétés capitalistes plus aptes que les individus à surmonter les difficultés financières; l'élément français domine. Le problème de la main-d'œuvre est particulièrement difficile, les indigènes répugnent au métier de salarié agricole sauf sur la côte orientale et la main-d'œuvre indigène manque d'assiduité et de rendement; par contre, le métayage est très en honneur chez les populations les plus évoluées et il est surtout localisé dans la plaine occidentale. Le métayage, toutefois, est un obstacle au progrès de la technique agricole. Les conditions naturelles assurent une riche gamme de productions agricoles. Le sol laténitique et infertile de Madagascar est légendaire, mais, de fait, nombre de formations pédologiques ont échappé à la latérisation et possède une fertilité suffisante (terres noires de décomposition des roches volcaniques dans le massif de l'Ankaratra et de la Montagne d'Ambre, sols alluvionnaires des bassins de remblaiement deltas, plaines côtières). D'autre part, il existe à Madagascar toutes les variétés de climat tropical grâce à la latitude et à l'altitude. Aussi, la colonisation a pu se fonder sur la polyculture, cultures vivrières, industrielles, et élevage. Le riz (15.000 ha.) vient en tête des cultures vivrières et, la récolte est destinée à la vente sur les grandes concessions, tandis que la culture du pois se localise dans le Sud-Ouest de l'île et que le haricot occupe 2.300 ha.; les cultures industrielles sont plus importantes (46.000 ha.) : en tête, se place le caféier, puis la canne à sucre, les girofliers et vanilliers, les oléagineux (arachide principalement), les plantes à parfum, le tabac sous le contrôle de la régie française, et enfin la viticulture sur les hauts plateaux. De vastes étendues ont été concédées à des particuliers et à des sociétés pour l'élevage des bœufs dans l'Ouest, le Sud-Ouest et te Centre de l'île, bœufs destinés aux usines de viandes congelées et de conserves. La colonisation a fait naître des industries agricoles (rizeries, sucreries, huileries, savonneries, distilleries) aux mains de quelques grandes compagnies. Les régions de colonisation sont au nombre de six. Les Plateaux du Centre sont spécialisés dans la culture industrielle de l'aleurite; la côte orientale a été colonisée d'abord par les créoles qui manquaient de compétence et de ressources. La petite exploitation y a échoué surtout à la suite de l'insurrection de 1947. Le Nord est une région de polycul- ture familiale où la grande colonisation est en régression à la suite d'échecs. Le Nord-Ouest apparaît, comme la zone la plus prospère où se sont développés les riches produits d'exportation (café,, cacao, poivre, vanille). Les plaines occidentales sont caractérisées par des plantations de manioc, d'arachides, de maïs, sisal, tabac, riz, canne à sucre, mais la colonisation repose sur le métayage. Enfin dans le Sud soumis à un climat sub-désertique, la colonisation n'est guère représentée que par des plantations de sisal. L'avenir de la colonisation dépend de la réalisation d'un plan décennal d'équipement qui prévoit des barrages et un accroissement de 328.000 ha. de cultures. La petite exploitation, qui jusqu'alors a été abandonnée, soutenue par une organisation efficace du crédit, serait capable de s'enraciner et de prospérer et les nouveaux, colons pourraient aisément se recruter dans l'île surpeuplée de la Réunion. La modernisation et la motorisation de l'outillage, permettront de diminuer le nombre d'ouvriers salariés et d'améliorer le métayage tout en accroissant la superficie des terres exploitées.

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