1993
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Gian Paolo Torricelli, « La ville dans les Alpes : zone grise ou laboratoire pour les transports de demain ? », Revue de Géographie Alpine, ID : 10.3406/rga.1993.3727
: Trois sortes de croissances, relatives à la circulation, ont depuis deux siècles influencé le développement des villes dans les Alpes : celle des volumes, celle des vitesses et celle de la concentration des flux de trafic sur quelques itinéraires privilégiés. La vitesse a effacé graduellement la fonction d'étape des villes alpines, mais la concentration de la circulation a sanctionné leur dépendance des réseaux nationaux de transport. Leur conjonction a permis la prédominance quasi absolue du système route-automobile dans les déplacements quotidiens et le développement de l'urbanisation diffuse des vallées alpines et préalpines. La réalisation de nouvelles percées ferroviaires à grande vitesse et à grande capacité s'inscrit donc dans la poursuite d'une tendance de longue période. Quelles réponses stratégiques peuvent être apportées par les régions et les villes des Alpes, face à un développement qui risque maintenant des les transformer en « zones grises », évincées des réseaux de transports par un aménagement qui exige des accords internationaux et qui répond à une demande de transport à l'échelle européenne ? L'analyse de la situation dans le sillon longitudinal des Alpes centrales italo-suisses permet de mettre en évidence deux conditions, sans lesquelles il ne peut y avoir intégration des réseaux régionaux et locaux aux réseaux de niveau plus élevé. La première est la mise en réseau des itinéraires transversaux par des connexions longitudinales conçues pour les transports en commun régionaux et urbains. La deuxième est l'élargissement de l'offre, sur ces connexions, au marché touristique et aux marchandises.