Extension et déclin de l'assolement triennal au XIXe siècle : l'évolution sociale d'une commune lorraine

Résumé Fr

Le village de Jouy-les-côtes, au nord de Toul, présente, au milieu du XIXe siècle, un exemple typique de village de côtes, dont la majeure partie du terroir, qui s'étend dans la plaine de Woëvre, est soumise à la contrainte de l' assolement triennal. Une délibération du conseil municipal, en date de 1853, étend la pratique de cet assolement sur le revers de la côte. Six ans plus tard, une nouvelle délibération autorise un cultivateur à construire une maison sur une parcelle de revers. On pourrait supposer que cette mesure marque le début d'un mouvement d'enclosures aux dépens d'un terroir assolé. Il n'en est rien. Il est probable que l'assolement n'a jamais été appliqué sur cette partie du terroir et qu'il a disparu rapidement de la Woëvre. Les auteurs de cet article s'efforcent de dégager les raisons qui ont motivé les deux délibérations analysées. Le maximum démographique de la commune est atteint au cours de cette brève période. La croissance de la population entraîne une tentative d'extension de l'assolement sur la quasi-totalité du terroir. Sa chute rapide provoquée par l'exode vers les villes proches explique le déclin et même l'abandon de l'assolement sur l'ensemble du terroir de la commune.