1996
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Antoine Follain, « Fiscalité et religion : les travaux aux églises et presbytères dans les paroisses normandes du XVIe au XVIIIe siècle », Revue d'histoire de l'Église de France, ID : 10.3406/rhef.1996.1215
Dans la France d'Ancien Régime les communautés rurales ont toujours fait de grands efforts pour entretenir leurs églises mais les périodes où ils sont réduits au juste nécessaire alternent avec d'autres où les chantiers sont multipliés, par exemple en Normandie dans la seconde moitié du XVIIe siècle. La conjoncture fiscale et le mode de financement des travaux pourraient l'expliquer davantage que toute autre considération. Après l'épuisement des pratiques propres aux XVe et XVIe siècles, les communautés sont plus que jamais obligées de recourir à des auto-impositions fondées sur les rôles de la taille, donc sans participation des propriétaires étrangers et des privilégiés. Le XVIIe siècle est un temps mort. Au xviii6 siècle les communautés se soumettent à une procédure nouvelle qui permet une répartition sur toutes les propriétés. Des centaines de chantiers sont brutalement ouverts lorsque l'intendant et les communautés passent à un système fondé sur les rôles des vingtièmes, transférant souvent la moitié de la charge sur les privilégiés. Le mouvement s'arrête lorsque change la conjoncture fiscale, et les plaintes sont nombreuses en 1789.