1991
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Roselyne Rey, « La vulgarisation médicale au XVIIIe siècle : le cas des dictionnaires portatifs de santé », Revue d'histoire des sciences, ID : 10.3406/rhs.1991.4198
RÉSUMÉ. — Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle se développent les dictionnaires portatifs de santé, destinés à permettre aux malades et à leurs proches d'agir à bon escient en attendant l'arrivée du médecin, ou même en se substituant à lui. Le double objectif de s'assurer de la professionnalisation accrue de la médecine contre les charlatans, et de mettre la médecine à la portée de tous, se traduit par une stratégie textuelle complexe, élaborée en fonction des usagers des dictionnaires. On analyse ici autant la rhétorique utilisée que les formes de réduction du savoir médical qu'implique la vulgarisation : sélection, simplification, silences, conseils pratiques plutôt qu'explications. Cependant, la ligne de partage entre texte scientifique écrit par des spécialistes et pour eux, et texte de vulgarisation, paraît se brouiller au profit d'une distinction entre un discours critique et philosophique sur la science médicale, réservée aux élites, et un discours de vulgarisation qui s'adresse autant aux étudiants en médecine, aux praticiens perdus dans les campagnes, qu'aux gens du monde.