2002
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Hourya Benis-Sinaceur, « Modernité mathématique : Quelques invariants épistémologiques / Modernity in mathematics : Some epistemological invariants », Revue d'histoire des sciences, ID : 10.3406/rhs.2002.2144
RÉSUMÉ. — Les mathématiques dites « modernes » sont entrées dans l'histoire, à la fin du XIXe siècle, avec la théorie des ensembles infinis de Georg Cantor et Richard Dedekind. Elles se sont affirmées au début du XXe siècle avec l'usage systématique de la méthode axiomatique et la définition des structures - algébriques et topologiques - qui furent le mot d'ordre de l'école de David Hilbert à Göttingen. Cet article examine les options épistémologiques de la modernité mathématique, et spécialement celles qui furent partagées largement au-delà du cercle de Göttingen. Il tente de repérer transversalement la modernité, sans souci des frontières méthodiques, philosophiques, idéologiques ou circonstantielles. Ce qu'il vise, ce sont les invariants épistémologiques des pratiques et des argumentations mathématiques modernes. Sont ainsi retenus : le thème de l'autonomie des mathématiques, version sectorisée du thème plus général de l'autonomie de la science, celui de la promotion de l'analyse sémantique, de la productivité du langage, particulièrement important dans une science non expérimentale, celui enfin de l'utilité comme mesure de la valeur des théories.