2003
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Jean-Luc Solere, « L'ordre axiomatique comme modèle d'écriture philosophique dans l'Antiquité et au Moyen Âge / Axiomatic presentation as a model of philosophical writing during Antiquity and the Middle Ages », Revue d'histoire des sciences, ID : 10.3406/rhs.2003.2189
RÉSUMÉ. — Lorsque la méthode dite géométrique, ou axiomatico-déductive, a été - rarement - utilisée en philosophie dans les temps anciens, ce fut dans un cadre essentiellement néoplatonicien. Pourquoi ? Une première raison pourrait être qu'elle est destinée à voiler bien plutôt qu'à dévoiler, c'est-à-dire à rendre difficile l'accès à des doctrines qui ne doivent pas être divulguées inconsidérément, conformément à la méfiance platonicienne envers l'écrit. Cette hypothèse est vérifiée dans le cas de Boèce et de ses hebdomades. Une seconde raison est que ce procédé reproduit au mieux l'ordre systématique du déploiement de la réalité à partir de l'Un, particulièrement si un axiome suprême est censé précontenir tout ce qui en sera déduit. Une correspondance de ce genre, entre la forme du discours et ce dont il parle, est requise par le principe d'imitation posé par Platon dans le Timée. On peut en suivre l'application dans la tradition néoplatonicienne.