1986
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Cécile Bertrand et al., « L'Histoire Auguste et l'historiographie médiévale », Revue d'Histoire des Textes, ID : 10.3406/rht.1986.1273
Passée l'ère carolingienne où, en zone rhénane, l' Histoire Auguste » est lue à Fulda, Lorsch, Liège, Murbach et Saint-Gall, le corpus, à une exception près, ne sera étudié que dans deux centres : d'abord à Bamberg où à la fin du XIIe siècle Godefroy de Viterbe utilise une copie du Pal. lat. 899, ensuite au XIVe siècle, à Vérone dont la bibliothèque capitulaire conserverait ce manuscrit de base : y seront successivement à l'œuvre deux chroniqueurs, Giovanni de Matociis et Benzo d'Alexandrie — un troisième, Galvaneo Fiamma, travaillant à Milan — , deux anthologistes anonymes ainsi que le jurisconsulte Guillaume de Pastrengo. Particulièrement dans l'Historia Imperialis de Giovanni de Matociis s'amorce la réflexion critique sur le texte. Le point de vue du philologue s'enracine toutefois dans une historicité sous-jacente : en définitive, tout au long de la période, les biographies d'Hadrien à Garin, connues seulement « en terre d'Empire », servent la cause de l'idée impériale, en réfractant à l'usage des contemporains un « Miroir » de morale politique, retaillé à partir du modèle théodosien. L'enquête s'arrête avant la rencontre de Pétrarque et de l'Histoire Auguste.