1989
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James Grier, « Lachmann, Bédier and the Bipartite Stemma : Towards a Responsible Application of the Common-Error Method », Revue d'Histoire des Textes, ID : 10.3406/rht.1989.1332
Au début de ce siècle, Joseph Bédier publia son inquiétante découverte selon laquelle la plupart des stemmata établis par la méthode de la faute commune sont bifides. Depuis, les spécialistes des textes essayent d'expliquer la situation par les circonstances de la transmission ou, comme Bédier le fît lui-même, par l'application défectueuse de la méthode par les éditeurs. Quelques-uns reconnurent que la transmission parallèle et multifide, et l'eliminatio codicum descriptorum, dépendaient de l'absence de fautes conjonctives et séparatives. Ils refusèrent d'ailleurs de voir que l'acceptation de tels stemmata conduira presque fatalement à l'élimination des leçons potentiellement vraies, à tel point que la force de la méthode entière est mise en doute. Il faut par conséquent que tous les stemmata construits seulement sur l'évidence textuelle soient bifides. Ils ne montreront pas les vrais rapports généalogiques des témoins, mais dépeindront plutôt schématiquement la transmission du texte de l'archétype aux témoins survivants par les hyparchétypes démontrables ; et au mieux ils permettront l'eliminatio lectiorium singularium.