1997
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Sami Awad Aldeeb Abu-Sahlieh, « Conflits entre droit religieux et droit étatique chez les musulmans dans les pays musulmans et en Europe », Revue internationale de droit comparé, ID : 10.3406/ridc.1997.5508
Les musulmans, comme les juifs, croient que les lois sont établies par Dieu. Ceci se heurte à la réalité juridique des pays arabo-musulmans dont le système juridique est largement inspiré par le droit occidental. Trois courants se confrontent, parfois violemment, au sein de ces pays : le courant intégriste (retour au système juridique islamique classique) ; le courant positiviste (maintien du statu quo) ; et le courant laïcisant (suppression des normes islamiques contraires aux droits de l'homme et désacralisation de la loi). Ce conflit entre la conception religieuse et la conception laïque du droit s'étend aux musulmans dans les pays occidentaux, sur le plan éthico-religieux (prière, normes alimentaires, jeûne de ramadan, contact entre hommes et femmes, normes vestimentaires, cimetières) et sur celui du statut personnel (liberté religieuse, empêchement religieux du mariage, polygamie, domination de l'homme, rapports entre parents et enfants, répudiation et succession). Ce conflit, amplifié dans les mariages mixtes, est insoluble à moins d'une séparation nette entre le droit et la religion et de la mise à l'écart de l'idée que la loi a une origine révélée.