2002
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Philippe Ortel, « Note sur une esthétique de la vue : Photographie et littérature », Romantisme, ID : 10.3406/roman.2002.1164
En mettant l'accent sur le caractère indiciel de la photographie (sa nature d'empreinte lumineuse), la critique a longtemps négligé l'espace de la "vue" offert par cette image. Or, si l'empreinte photographique échappe à l'historicité (cette fonction n'a pas changé depuis 1839), en revanche la "vue" est le théâtre d'une double histoire, technique et esthétique. A partir des clichés de monuments issus de la Mission héliographique de 1851, l'article tente de dégager, au coeur de ces documents, la présence de valeurs esthétiques non documentaires. Il suggère notamment qu'un art de la vue se décompose en quatre grands genres, distincts des genres canoniques de la peinture: les sites, les scènes, les choses et les poses. Ces catégories, dont l'existence n'est que latente dans les discours et les pratiques du XIXe siècle, peuvent aussi s'appliquer au texte réaliste.