2005
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Jean-Louis Tilleuil, « Enquête sociocritique sur l'Affaire Lerouge (1866), d'Emile Gaboriau », Romantisme, ID : 10.3406/roman.2005.6592
Publié en roman feuilleton dans le journal populaire Le Soleil, avant de connaître une édition en volume chez Dentu, le roman de Gaboriau connut un grand succès auprès du public, à défaut d'en connaître un autre auprès de la critique littéraire de l'époque. Lorsque la critique contemporaine se penche aujourd'hui sut L ' affaire Lerouge, elle reconnaît à l'oeuvre le privilège d'être la «première» du genre policier, avec comme revers à la médaille de garder encore des traces profondes de certaines pratiques paralittéraires en vogue au XIXe siècle, comme le mélodra ¬ me er le fait divers. La présente étude adopte une perspective d'analyse sociocritique, attentive aux relations texte/ hots-texte, afin de replacer le roman en question dans son temps et son lieu. Une telle perspective conduit, pour ce qui concerne la qualité d'uvre inaugurale, à la remettre en cause au profit d'une naissance générique mieux partagée; quant aux emprunts aux fictions fait-diversière et mélodramatique (sentimentale) dont L ' affaire Lerouge ne se serait que très difficilement dégagée, l'étude sociocritique montre que leur réévaluation peut aboutir à la mise au jour des enjeux littéraires et idéologiques du roman. Dans un ois comme dans l'autre (primauté distinctive ou influences pénalisantes), la prise en compte des imaginaires permet de nuancer la lecture de la socialité du texte romanesque policier.