2006
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Gilbert Faccarello, « L'économie, une science nouvelle ? Ce siècle avait trois ans... », Romantisme, ID : 10.3406/roman.2006.6439
En matière d’histoire de la pensée économique, on a longtemps estimé que les considérations économiques des premiers auteurs n’étaient qu’incidentes, et étroitement liées à leur philosophie politique ou leurs préoccupations théologiques. Cependant, du XVI e au XVIII e siècle, l’économie, ayant coupé tous ses liens avec la religion et la morale religieuse d’une part, et la politique de l’autre, aurait enfin acquis une autonomie disciplinaire. Or, depuis la fin des années 1970, un nouveau regard l’a emporté. On démontre que les écrits du XVII e et du XVIII e siècles ne peuvent pas être interprétés par rapport aux théories économiques ultérieures, et que leurs aspects philosophiques, politiques, religieux et moraux, loin de disparaître, restent essentiels pour leur compréhension. De Boisguilbert à Say en passant par Smith, c’est le même discours qui, sous un aspect purement économique, forme une doctrine politique et morale visant à modifier les pratiques et les institutions. Le XIX e siècle n’échappera pas lui non plus à cette réinterprétation