1976
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F. Raphaël, « Conditionnements socio-politiques et socio-psychologiques du Satanisme », Revue des Sciences Religieuses, ID : 10.3406/rscir.1976.2755
Pour analyser le fonctionnement du processus de diabolisation, il convient d'étudier deux modèles privilégiés d'exclusion, qui ont une structure commune, la sorcellerie et le mythe satanique du juif. Ces phénomènes apparaissent comme une émergence du panique dans des sociétés profondément sapées dans leurs fondements spirituels et économiques. En même temps la femme et le Juif assument dans l'imaginaire collectif une dimension mythique qui ne peut se comprendre que par la terreur qu'inspire le langage du corps et par l'inquiétude que suscitent ces porteurs d'inconnus à l'intérieur même de l'ordre qui les parque dans leur singularité. La pérennité même de ce processus de diabolisation s'inscrit à la fois dans la résurgence de la tentation manichéenne et dans l'attrait que suscite la fuite dans l'irrationnel face à un monde demythologisé.