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1995
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Bernard Renaud, « La cohérence littéraire et théologique du Psaume 89 », Revue des Sciences Religieuses, ID : 10.3406/rscir.1995.3331
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Résumé
Depuis les travaux de Duhm, l'unité du Ps. 89 est sujette à contestation. Certains défendent son caractère composite, d'autres, surtout dans la recherche récente, croient à son unité originelle. Les arguments des uns et des autres ne sont pas sans valeur. Une explication doit tenir compte de tous les éléments. L'hypothèse ici proposée voudrait répondre à cette exigence. Ce psaume serait né d'une situation de détresse, la ruine du royaume davidique en 587 av. J.-C. Dans les v. 39-52, l'auteur s'en prend à Dieu qui ne semble pas tenir ses promesses. Ne s'était-il pas solennellement engagé à maintenir à jamais sur le trône de Jérusalem un descendant de David, comme le rappellent les v. 20-38, dans une lecture interprétée de la prophétie de Natan (2 S 7,1-17) ? En même temps, ce psalmiste reprend un hymne primitivement indépendant (v. 2-3.6-19) qu'il place comme préface à son œuvre et qu'il articule sur sa composition personnelle (v. 20-52) en insérant les v. 4-5, proches de l'oracle des v. 20-38. Il renforce ainsi l'intégration de l'institution royale dans le projet cosmique de Dieu, mais, par le fait même, à travers l'échec de la promesse, il met en question la fidélité et la puissance de YHWH.