1984
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Luis Perez Martin et al., « L’origine des Îles Canaries. II – Les terrasses de la Palma : étude minéralogique et morphopédologique. Interprétation de la caldera de Taburiente et du barranco de Las Angustias », Revue des sciences naturelles d'Auvergne (documents), ID : 10.3406/rsna.1984.3458
L’étude minéralogique des terrasses du barranco de Las Angustias qui draine la caldera de Taburiente à La Palma, permet de distinguer plusieurs phases dans la genèse de cette dépression d’origine principalement érosive admise mais jamais démontrée. Un vaste cône de déjection (T0) oligo-miocène (?) est contemporain d’une phase explosive discordante sur le complexe hypovolcanique sous-marin. Puis des terrasses du Pliocène Inférieur (T1), à niveau marin daté intercalé et paléosols ferrallitiques, riche en Aegyrine, Hypersthène, Sphène, Pigeonite, Diopside et Dolomie. Elles colmatent une vaste ria surcreusée et d’âge Miocène Supérieur (Messinien, entre 6 et 7 M.A.). Des terrasses (T2) ont plus de 0,8-0,7 M.A. et ont été alimentées par une phase explosive trachy-andésitique à Kaersutite et Wollastonite. Elles sont altérées en paléosols fersiallitiques à horizons vertiques. Des terrasses (T3) ont 0,4 M.A. et sont encroûtées. Des terrasses (T4) sont riches en Hornblendes et altérées en paléosols brun-rouge, entre 0,2 et 0,1 M.A. Les terrasses du Würm (T5) sont riches en olivine et altérées en andosols et sols bruns andiques et sodiques. La cartographie de la partie centrale de la caldera permet également de retrouver l'imbrication des épisodes explosifs et érosifs de vidange, mais priorité est donnée aux phénomènes érosifs dans la genèse de cette dépression caldériforme. Le rapport des teneurs en minéraux lourds transparents sur les teneurs en magnétite mesurées dans les sols de ces terrasses, indique les variations de la capacité oxalitisante du milieu pédoclimatique. Il suggère un assèchement (sec et chaud) entre 1,5-1,2 et 0,8 M.A. et une récurrence sèche et fraîche entre 0,015 et 0,01 M.A. Par contre, avant 2,4 M.A., entre 0,7 et 0,5 M.A. et entre 0,2 et 0,1 M.A., des conditions oxydantes et lessivantes, chaudes et humides, voient la disparition ou la diminution des teneurs en magnétite et la néoformation d'anatase. Ces données minéralogiques sont en accord avec le schéma pédoclimatique établi par l'étude des sols intervolcaniques datés.