2005
Copyright PERSEE 2003-2025. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Frédéric Surmely et al., « Utilisation d’un système d’information géographique pour l’étude de la localisation des dolmens et des menhirs. Application aux monuments de la planèze de Saint-Flour (Cantal) / About the use of a geographical information systeme for the study of the location of menhirs and dolmens ; and particularly those standing across the "Saint-Flour planèze" (Cantal, France) », Revue des sciences naturelles d'Auvergne (documents), ID : 10.3406/rsna.2005.964
Lors de précédentes recherches sur les monuments mégalithiques d’Auvergne, nous avons pu mettre en évidence que la localisation des dolmens et menhirs n’avait pas été dictée, dans la majeure partie des cas, par des opportunités d’ordre géologique. Au contraire, le choix de l’implantation a été le fruit d’une volonté délibérée de la part des constructeurs, au prix d’efforts souvent considérables. Les constructeurs ont recherché des endroits élevés, assurant aux monuments une large visibilité. Nous avons voulu approfondir cette question des critères ayant dicté la localisation des monuments, par le biais d’un système d’information géographique. La zone d’études retenue est la planèze de Saint-Flour (Cantal), principale concentration actuelle de menhirs et surtout de dolmens en Auvergne. Bien évidemment, de multiples paramètres doivent être pris en compte, parmi lesquels la hauteur originelle des édifices et la nature de la végétation existante à l’époque. Ce dernier critère n’a pas été intégré, du fait de la connaissance très imprécise du paléoenvironnement. Le positionnement des monuments se caractérise par une distribution assez uniforme dans la partie centrale de la planèze, dite basse planèze, qui correspond aussi aux terres propices à la mise en culture. Hormis le cas de deux dolmens presque contigus, les autres monuments délimitent des périmètres d’importance sensiblement égale et «jalonnent» en quelque sorte le territoire. L’analyse des champs de visibilité montre une presque parfaite contiguïté des périmètres de visibilité (sans prise en compte de la végétation). A l’évidence, ce critère, qu’il ait été de nature réelle ou symbolique, a compté dans le choix de l’implantation des mégalithes. Cette absence de recouvrement des champs de visibilité plaide aussi en faveur de la contemporanéité du fonctionnement, voire de l’édification de la majeure partie des monuments. Leur distribution pourrait alors être interprétée comme l’indice de territoires distincts de petites communautés d’agriculteurs/éleveurs. Quelques monuments se démarquent du lot commun, ce qui peut être interprété comme l’indice d’un âge ou d’une fonction différents des autres. Enfin, aucune différenciation marquante n’a pu être observée entre dolmens et menhirs, ces derniers étant toutefois très peu nombreux.