1973
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René Grosso, « Le renouveau villageois sur la rive gauche du Rhône entre Drôme et Durance », Études rurales, ID : 10.3406/rural.1973.1872
L'auteur s'interroge sur les causes et les formes du renouveau villageois dans la vallée du Rhône. La population de cette région, qui n'a cessé de décroître depuis le milieu du siècle dernier, amorce un mouvement de remontée, lié à la création de faubourgs résidentiels dans les villages situés à la périphérie des centres urbains et à la restauration des villages abandonnés. L'agglomération d'Avignon avec ses villes satellites illustre la procédure classique de développement suburbain à travers une politique du logement, et montre également les effets de l'expansion urbaine sur la structure et les dimensions du village. De nouvelles relations se créent entre la ville et la campagne environnante, et aussi dans les villages, entre les résidents d'origine urbaine et ceux d'origine rurale; considéré à la lumière des définitions proposées par Juillard, le phénomène d'urbanisation concomitant prend la forme soit d'une « urbanisation » des villes dont l'influence pénètre la campagne et contribue à son évolution, soit du développement de centres industriels « insulaires » n'exerçant aucune action stimulante sur les alentours. La population de la vallée du Rhône s'est accrue non seulement à travers l'expansion des agglomérations urbaines, mais également à travers la rénovation des fermes et des villages abandonnés, menée à bien par des résidents temporaires d'origine urbaine : touristes, artistes et certains éléments non conformistes et « anti-social ». Ces nouveaux venus ont encouragé, par leur exemple, les habitants du lieu à défendre et exploiter les ressources naturelles et historiques de la région. L'auteur présente en détail quatre cas, afin de montrer différentes formes de restauration de villages abandonnés. En conclusion, il déplore la création de villages sans villageois, où les résidents d'origine urbaine ont complètement remplacé les gens du cru et transformé le site selon les critères de la vie et des besoins urbains ; il voit une forme plus durable de rénovation rurale dans les villages qui associent occupants primitifs et visiteurs d'origines diverses.