1973
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Víctor M. Pérez-Díaz, « Processus de changement dans les communautés rurales de Castille », Études rurales, ID : 10.3406/rural.1973.1877
Après avoir énuméré les principales caractéristiques des villages castillans et de leurs paysans, l'article décrit le processus par lequel une société rurale dite « traditionnelle » qui a émergé dans la seconde moitié du XIVe siècle, s'est progressivement étiolée à la suite du progrès industriel et urbain. Parmi les nombreuses causes responsables de cet effondrement de la société traditionnelle, l'émigration rurale a servi de catalyseur dans l'économie et les transformations sociales. La mécanisation, qui a favorisé et a été favorisée par l'émigration, transforme le concept et le contenu mêmes du travail en intensifiant les contacts entre la campagne et la ville. Elle touche aussi la structure sociale en rendant tout d'abord plus confuses les différences de statut entre paysans et ouvriers, et en encourageant la création de coopératives agricoles qui, idéologiquement, paraissent communautaires et collectivistes, mais se caractérisent en réalité par des pratiques personnelles et capitalistes. Les répercussions de ces bouleversements sur la vie familiale sont étudiées, l'analyse se centrant sur l'éducation et l'habitat, soulignant les changements apportés dans les systèmes de perception et de valeur des communautés rurales. Après avoir souligné combien la Guerre Civile a marqué les paysans castillans, l'article montre comment leurs attitudes politiques actuelles sont influencées par l'urbanisation et la laïcisation très rapides de la vie rurale, et dessine l'évolution politique future de ces paysans en voie de devenir de petits exploitants capitalistes.