1977
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Lucie Bolens, « La greffe et les métamorphoses du jardin andalou au Moyen Age XIe-XIIe siècles », Études rurales, ID : 10.3406/rural.1977.2314
La pratique de la greffe, telle qu'elle apparaît dans les traités d'agronomie hispano-arabes du Moyen Age, présente le double caractère d'avoir modifié le jardin méditerranéen bien avant la Renaissance, et d'avoir joué un rôle fondamental dans l'histoire de la classification botanique, rôle jusque-là totalement méconnu, entre l'Antiquité et la Renaissance. Les Renaissants (Matthiolo, Cesalpino, O. de Serres) n'ont rien dit sur ce point qui ne soit déjà exprimé dans l'œuvre du Marocain al-Gassānī (XVIe siècle). Or, au XIIe siècle aussi, l'essentiel se détecte dans la description que fait des plantes « le Botaniste Anonyme de Seville ». Enfin, la place donnée à la greffe par les agronomes hispano-arabes, leur recherche des affinités entre les plantes, montrent que c'est par l'empirisme de ces expériences foisonnantes, voire aberrantes, que la greffe, au Moyen Age andalou, fut la pratique préalable à la nouvelle classification botanique. Preuve supplémentaire s'il le fallait, Matthiolo cite les Arabes.