1988
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Robert Lifran, « Anthropologie économique du patrimoine », Études rurales, ID : 10.3406/rural.1988.4640
Cet article traite des fondements anthropologiques des modèles néo-classiques de transmission du patrimoine. Constituée d'entreprises familiales, l'agriculture est particulièrement concernée par les objectifs et les contraintes de l'accumulation et de la transmission du patrimoine. Après avoir souligné la difficulté à définir le patrimoine de façon autonome par rapport à l'épargne et au capital, l'article examine les diverses formalisations des comportements altruistes produites notamment dans le cadre de l'Economie de la Famille. L'héritage est aussi présenté dans certains modèles comme un moyen de paiement pour les services rendus par les héritiers potentiels, ou comme un résidu résultant de l'incertitude sur le moment de la mort. Dans leur état actuel, ces modèles reflètent le contexte sociologique qui a servi de support à leur élaboration. Les pratiques successorales, selon qu'elles intègrent ou non le capital humain, ont des effets compensateurs ou de renforcement des inégalités entre enfants. La prise en compte du patrimoine reçu par le conjoint introduit dans la recherche des pratiques optimales une difficulté tenant aux effets externes. En conclusion, l'auteur souligne le caractère partiel des modèles proposés et les limites imposées par le postulat individualiste qui sous-tend la démarche néo-classique.