Le corps de la mère, ultime refuge pour les héros œdipiens de la littérature russe contemporaine : Vie­Éros­Thanatos

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2019

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Anna Shcherbakova, « Le corps de la mère, ultime refuge pour les héros œdipiens de la littérature russe contemporaine : Vie­Éros­Thanatos », La Revue russe (documents), ID : 10.3406/russe.2019.2897


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Résumé En Fr

If there are examples of fusional mother / son couples in contemporary Russian literature, for some of its authors the son’s desire for his mother , described by Freud as one of the stages of the male’s sexual development , seems to take a particular form. Indeed, for the male hero the maternal body appears as a substitute for the universal maternal body which they would like to penetrate in order to re­enter prenatal nothingness , expecting in this way a soothing dissolution or an ulterior rebirth . This particular desire for the mother ’ s body – which is strictly speaking asexual – can be linked to the psychoanalytic theory of the death drive which merges with the Russian tradition , where the Earth is a second mother : a man comes out of his mother ’ s womb in order to return into the womb of the Earth. This article examines the representation of sexuality in four examples of contemporary Russian prose (Spjaščaja Krasavica (2005 ) by Dmitrij Bortnikov, Ėdipov kompleks (2002 ) by Dmitrij Lipskerov , Ovsjanki (2008 ) by Denis Osokin, Ispug (2006 ) by Vladimir Makanin ) that could illustrate the underground eros (Elena Tihomirova , 1992 ) characteristic of Russian Post­Soviet literature . Our analysis focuses on the protagonists ’ desire for the maternal / feminine body accompanied by self­destructive tendencies in order to bring out a configuration of instincts, which is different from that proposed by Freud where Life = Eros, and which determines their supposedly perverse behavior.

Si la littérature russe contemporaine connaît des cas de couple fusionnel mère / fils , chez certains de ses auteurs le désir du fils pour sa mère , décrit par Freud comme une des étapes du développement de la sexualité masculine , semble prendre une forme particulière. En effet, le corps maternel fonctionne pour les héros comme un substitut du corps maternel universel qu ’ ils aimeraient pénétrer pour réintégrer le néant prénatal , espérant ainsi une dissolution apaisante ou une renaissance ultérieure. Ce désir particulier du corps maternel – asexué à proprement parler – s’inscrit dans le cadre de la théorie psychanalytique de la pulsion de mort pour fusionner avec la tradition russe de la projection sur la terre de image maternelle : l’homme sort du sein de la mère pour retourner dans le sein de la Terre . Dans notre exposé , nous analysons l’interprétation du rapport entre la vie et la mort d ’ après l’exemple de quelques couples œdipiens tirés de la littérature russe contemporaine : Spjaščaja Krasavica (2005) de Dmitri Bortnikov ; Èdipov kompleks (2002) de Dmitrij Lipskerov ; Ovsjanki (2008) de Denis Osokine ; Ispug (2006 ) de Vladimir Makanine . Il semblerait qu’au lieu d’être totalement en opposition, ces deux principes pourraient fusionner à l ’ instar des corps de la mère et de la terre, ce qui expliquerait les comportements des protagonistes présumés pervers.

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