1988
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Didier Dubroeucq et al., « A high bauxitic surface in the Amazone Territory of Venezuela. Mapping through the Radar-Slar imagery and exploratery examination. Existence d'une haute surface bauxitique en Amazonie vénézuélienne. Première reconnaissance et cartographie à l'aide des images Radar-Slar », Sciences Géologiques, bulletins et mémoires, ID : 10.3406/sgeol.1988.1784
Au cours de l'inventaire géomorpho-pédologique à 1/250 000 du Territoire Fédéral Amazonas au Vénézuela, achevé en 1983, d'importantes altérations bauxitiques ont été reconnues dans les zones élevées des hauts massifs montagneux cristallins de l'Est et du Nord de ce territoire, à des altitudes variant entre 1000 et 1400 m : sierra Maigualida, sierra Parima. Ces altérations sont associées à une forme particulière de modelé. Sa signature caractéristique sur les images Radar-Slar a permis d'en cerner l'extension ainsi que la limite avec les niveaux géomorphologiques inférieurs à relief polyconvexe. Cette vieille surface forme un arc long de 500 km , large de 100 km, dominant la grande boucle du haut Ôrénoque. Elle s'étend sur des granites peu tectonisés, souvent porphyriques, avec variétés alcalines (granites de Surucucu, granites de Parguaza). Les observations de terrain révèlent l'existence d'un paysage fossile qui apparaît d'une remarquable uniformité. Il se compose de longs glacis emboîtés sur lesquels un réseau hydrographique relativement dense creuse d'étroites vallées en V dessinant un maillage en chevrons. Localement, des incisions profondes conformes aux directions tectoniques redécoupent la structure primitive. L'ensemble est couvert de sols ferrallitiques indurés (petroferric gibbsiorthox) à blocs de cuirasse bauxitique. Le manteau d'altération est assez mal connu. Il est d'épaisseur importante : 40 à 80 m. Un sondage de 8 m a montré, de bas en haut : un horizon argileux tacheté ; un horizon oxique meuble ; un horizon gravillonnaire à blocs de cuirasse bauxitique de taille métrique. La composition minéralogique, invariable qualitativement, situe l'altération entre allitisation et fermonosiallitisation, avec un début de déshydratation des oxydes : beaucoup de gibbsite, de la goethite alumineuse, un peu d'hématite et de la boehmite, très peu de kaolinite. En bas de pente, dans les entailles, l'évolution allitique est moins poussée sans doute à cause de la proximité du front d'altération : gibbsite, goethite, davantage de kaolinite et de quartz, des traces de minéraux altérables, pas d'hématite ni de boehmite.