«Подпольные» элементы в Москве-Петушках Венедикта Ерофеева

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1995

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David Martin, « «Подпольные» элементы в Москве-Петушках Венедикта Ерофеева », Revue des Études Slaves, ID : 10.3406/slave.1995.6268


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Résumé En Fr

«Underground» elements in Venedikt Erofeev's Moskva-Petuški The article aims to present an overall interpretation of Erofeev's Moskva-Petuški (1973), in contrast to existing criticism which has largely concentrated upon the identification of the many literary and cultural allusions which the work contains. Erofeev's narrator-hero, who both reject and is rejected by Western Europe, is no less an outsider in the society symbolised by the Kremlin, where, drunk and alone, he falls asleep in a doorway, is ejected from a restaurant, and spits upon the stairway of social advancement. His experience and opinion of the two major political Systems of twentieth-century Europe, however, reflect the attitudes which underpin Dostoevskij's descriptions of Paris and London in Zimnie zametki о letnix vpečatlenijax (1863), as well as the critique of social theory pre-sented by the «underground man» in Zapiski izpodpoľja (1864). The apparent contradiction in Dostoevskij's hostility to both capitalism and socialism is explained by his fundamental opposition to their equally atheist ethic, and it is known that his original intention in Zapiski izpodpoľja had been to demonstrate tlie «necessity of faith and Christ», an intention which he failed to achieve, not least because of the intervention of the censor. However, whilst Dostoevskij's «underground» hero scorns the affairs of the world in order to do nothing nobler than drink tea, Erofeev's Venička rejects them in order to drink a great deal of vodka and devote himself to the philosophie contemplation of the resultant fit of hiccups, where the inability of a hiccuping man to foretell even the time of his next hiccup proves the necessity of humility and trust in Divine Providence. In this way the philosophie structure begun by Dostoevskij a century earlier is brought to a successful conclusion.

Éléments «souterrains dans Moskva-Petuški de Venedikt Erofeev Cette étude a pour but de présenter une interprétation globale de Moskva-Petuški de V. Erofeev (1973), par contraste avec les études critiques déjà existantes qui se sont concentrées sur l'identification des nombreuses allusions littéraires et culturelles qui s'y trouvent. Le héros-narrateur de Erofeev, qui rejette l'Europe occidentale et est rejeté par elle, est un étranger à la société symbolisée par le Kremilin où, ivre, seul, il s'endort dans l'entrée d'une maison, est expulsé d'un restaurant et crache sur les marches de la promotion sociale. Son expérience et son jugement des deux principaux systèmes politiques européens du XXe siècle reflètent les idées qui sous-tendent non seulement les descriptions de Paris et de Londres que donne Dostoevskij dans Zimnie zametki о letnix vpečatlenijax (1864), mais aussi la critique de la théorie sociale présentée par « l'homme du souterrain » dans Zapiski iz podpoľja (1864). La contradiction apparente dans l'hostilité manifestée par Dostoevskij envers le capitalisme et le socialisme s'explique par son refus de l'éthique athée qu'ils ont en commun, et tout le monde sait que, dans Zapiski iz podpoľja il avait voulu démontrer « la nécessité de la foi et du Christ », ce qu'il n'a pas accompli, surtout en raison de l'intervention du censeur. Toutefois, tandis que le « héros souterrain » de Dostoevskij méprise les affaires du monde pour ne rien faire de plus noble que de boire du thé, le Venička ď Erofeev les rejette pour boire énormément de vodka et se vouer à la contemplation philosophique de la crise de hoquet que cela lui donne : le fait que l'homme qui hoqueté n'est pas capable de prédire le moment où il va hoqueter de nouveau prouve la nécessité de l'humilité et de la foi dans la Providence divine. Ainsi Erofeev mène à terme la structure philosophique initiée par Dostoevskij cent ans plus tôt.

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