Les changements socio-économiques à Londres. Croissance des catégories tertiaires qualifiées ou polarisation ?

Résumé En Fr

This paper takes issue with the dominant thesis of social polarisation put forward by Sassen (1991). The thesis argues that the shift from manufacturing to services, particularly into business and personal services which are concentrated in major cities, has led to a polarisation in the occupational and income structure of these cities, with absolute growth at both the top and bottom ends of the distribution. The paper shows, using census data from 1961-91, that there is no evidence of occupational polarisation in the economically active paid labour force. On the contrary, while there has been considerable expansion in the professional and managerial strata (termed "professionalisation"), there are substantial losses in the skilled, semiskilled and unskilled strata, both for males and females. This is not to say that income polarisation has not occurred, or that there are no changes in the numbers of the economically inactive, but there is no evidence of polarisation in the occupational structure of the paid labour force.

Cet article analyse les arguments théoriques mis en avant par S. Sassen concernant la polarisation sociale des villes globales, et les arguments empiriques qu’elle avance en faveur de cette thèse à partir du cas de Londres. Il présente ensuite des résultats concernant les transformations socio-économiques de Londres qui vont à l’opposé de cette thèse. Les chiffres des recensements récents ne révèlent aucun signe de polarisation professionnelle à Londres. Ils montrent plutôt une croissance des catégories tertiaires qualifiées. La structure socioprofessionnelle de Londres ne devient pas de plus en plus bi-modale, au contraire, son extrémité supérieure croît régulièrement. Et toutes les catégories d’emplois peu qualifiés diminuent régulièrement. La polarisation sociale semble donc davantage un élément contingent des changements socioprofessionnels de certaines villes globales qu’une caractéristique commune à toutes.