1998
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James Wright et al., « Les sans-domicile aux États-Unis. Leçons tirées de quinze années de recherche », Sociétés Contemporaines, ID : 10.3406/socco.1998.1849
Cet article résume quinze ans de recherche sur les sans-domicile aux USA. Les nouveaux sans-domicile forment un groupe diversifié et hétérogène; y sont surreprésentées des personnes assez jeunes, très pauvres, appartenant aux minorités ethniques, et en très mauvaise santé. Plus que par le passé, les femmes et les enfants en constituent une part non négligeable. La plupart des sans-abri le sont seulement par épisodes, et non de façon chronique, ce qui aggrave la difficulté de les dénombrer. Cette difficulté tient aussi à la multiplicité des définitions de ces situations, aux différences entre estimation à une date donnée et sur une période donnée, aux efforts faits par les sans-domicile pour échapper aux autorités. Tout aussi controversées que le nombre de sans-domicile sont les raisons avancées pour ce phénomène. La plupart des explications sont centrées soit sur les facteurs structurels, soit sur les facteurs individuels. Ceux qui avancent des raisons individuelles citent la maladie mentale, la toxicomanie et l’alcoolisme. Quoique nous reconnaissions que ces facteurs contribuent au risque de se retrouver sans domicile, l’article soutient que la preuve est faite du rôle essentiel de la combinaison de l’augmentation de la pauvreté et de la diminution du stock de logements bon marché, dans un contexte de crise économique, de restructurations industrielles et de coupes dans les programmes sociaux. Les changements structurels ont eu pour conséquences l’aggravation de la pauvreté et son augmentation, ainsi que la diminution du nombre de logements abordables.