La lutte contre les poisons industriels et l’élaboration de la loi sur les maladies professionnelles

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2010

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Jean-Claude Devinck, « La lutte contre les poisons industriels et l’élaboration de la loi sur les maladies professionnelles », Sciences Sociales et Santé, ID : 10.3406/sosan.2010.1963


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Résumé En Fr Es

The struggle against industrial poisons and making of the law on industrial diseases In this article, we wish to make up for the lack of historical research around the genesis of the 1919 French law on industrial diseases. We show the role of hygienists concerned with work-related poisoning between the Monarchie de Juillet and the Second Empire. We stress the long-underestimated contribution of the labor movement to this history, from the reports of the worker delegations at the Paris World Fair in 1867 to the congress of the CGT trade union in 1906. We show that before considering that industrial diseases should be recognized by the State, the labor movement has long fought for the ban of toxic products. Only in the beginning of the XXth century do members of Parliament start treating this issue. Twenty years go by before the vote of a law on industrial diseases is effective. The CGT will support the law only as of the First World War, when Albert Thomas creates the Medical Inspection of war factories.

Entre 1830 et 1880, la majorité des travaux des hygiénistes traite des grandes intoxications professionnelles causées par le phosphore, le plomb et l’arsenic, mais le discours de l’hygiène industrielle apparaît décalé au moment où sont par ailleurs loués les merveilles de l’industrie et les prodiges de la mécanisation. Ce n’est qu’avec l’arrivée du mouvement ouvrier organisé que le problème change de nature. L’hygiène du travail devient pour les ouvriers un sujet de discussion et de revendication, le support d’une lutte contre le patronat et, enfin, l’objet d’un savoir propre sinon opposable, du moins complémentaire à celui des professionnels de la santé ouvrière. Dans un premier temps, les luttes s’engagent vers une interdiction des produits toxiques puis, au début du XXe siècle, les syndicalistes ajoutent à leur combat l’assimilation des maladies professionnelles aux accidents du travail. Pendant près de vingt ans, la CGT (Confédération générale du travail) considérera ces combats comme complémentaires ; l’assimilation des maladies professionnelles aux accidents du travail est alors posée non pas comme une alternative à la suppression des poisons industriels, mais comme une mesure d’accompagnement. Le retour à la paix marque l’abandon définitif de la lutte pour la suppression des poisons industriels dans l’industrie. En effet, cette notion disparaît du programme minimum de revendication élaboré en novembre 1918, par le Comité confédéral national de la CGT. N’y subsiste que l’assimilation des maladies professionnelles aux accidents du travail. Dès lors, les syndicats ouvriers vont se laisser enfermer dans la seule réparation des maladies professionnelles. Il faudra attendre près de soixante-dix ans et le scandale de l’amiante pour voir de nouveau l’interdiction d’un produit toxique en France.

La lucha contra los venenos industriales y la elaboración de la ley sobre las enfermedades profesionales Entre 1830 y 1880, la mayoría de los trabajos de los higienistas trataba de las grandes intoxicaciones profesionales causadas por el fósforo, el plomo y el arsénico, aunque el discurso sobre la higiene industrial aparece como desfasado en el momento en que son, por otra parte, alabadas las maravillas de la industria y los prodigios de la mecanización. Es solamente con la llegada del movimiento obrero organizado que el problema cambió de índole. La higiene en el trabajo se vuelve para los obreros un tema de discusión y de reivindicación, la base de una lucha contra el patronato, y por último el objeto de una sabiduría propia, que sin ser oponible, al menos es complementaria a la de los profesionales de la salud obrera. En un primer momento, las luchas se emprenden hacia una prohibición de los productos tóxicos y luego, al principio del siglo veinte, los sindicalistas añadieron a su batalla el lograr la asimilación de las enfermedades profesionales a los accidentes de trabajo. Durante casi veinte años, la CGT considerará a estas batallas como complementarias, la asimilación de las enfermedades profesionales a los accidentes de trabajo siendo entonces planteada no como una alternativa a la supresión de los venenos industriales, pero más bien como una medida de acompañamiento. El restablecimiento de la paz marca el abandono definitivo de la lucha por la supresión de venenos industriales en la industria. Esta noción desaparece del «programa mínimo de reivindicación » elaborado en noviembre de 1918, por el Comité confederal nacional de la CGT. Lo único que subsiste es la asimilación de las enfermedades profesionales a los accidentes de trabajo. Habrá que esperar casi setenta años y el escándalo del amianto para volver a ver en Francia la prohibición de un producto tóxico.

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