1983
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Olivier Galland et al., « La crise des foyers de jeunes travailleurs : essai d'interprétation », Sociologie du travail, ID : 10.3406/sotra.1983.1913
Institution relativement récente — elle ne remonte sous sa forme actuelle qu'à l'après-guerre — les Foyers de Jeunes Travailleurs sont, en réalité, un héritage du XIXe siècle. Nés avec l'industrialisation, dans le sillon du catholicisme social, les «patronages», dans l'esprit des philanthropes de l'époque, avaient pour fonction de stabiliser la main-d'œuvre et pour ambition , l'éducation morale de la classe ouvrière. Or il reste de cette mission historique plus de traces qu'il n'y paraît. Cette remontée aux sources permet aux auteurs de décrypter le sens des projets pédagogiques successifs développés d'hier à aujourd'hui et d'en repérer les continuités par-delà les mutations sociales et économiques. Les FJT sont en crise. La sélection à l'entrée, le primat du collectif sur l'individuel, le refus de l'assistance individuelle, la fermeture des foyers sur l'extérieur sans oublier la sacro-sainte valeur travail... autant de traits caractéristiques de l'univers des FJT et qui ne coïncident plus ni avec les désirs des jeunes travailleurs, ni avec l'évolution de la demande sociale.