2003
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Giorgia Ceriani-Sebregondi, « Migrations internationales : vers un nouvel habiter ? », Travaux de l'Institut de Géographie de Reims, ID : 10.3406/tigr.2003.1463
Dans le contexte de la mondialisation, on constate des évolutions remarquables dans les modes de vie et les pratiques des individus, à tel point que l'on commence à parler de l'avènement d'une société à individus mobiles. Comment cet essor des mobilités affecte-t-il l'habiter des hommes ? Est-il en train d'en changer la nature ? Nous proposons ici quelques perspectives de réflexion à partir du cas des migrants marocains en Europe du Sud, dont l'étude est le sujet d'une thèse en cours. On s'intéressera notamment aux conséquences de l'installation des migrants internationaux dans la mobilité sur leurs compétences, leurs projets et les transformations du rapport aux lieux qui en découlent. Il semblerait que les migrants marocains combinent à différents degrés et échelles des formes d'enracinement et d'attachement affectif avec une ouverture, une projection permanente vers l'extérieur, des tendances à la territorialisation et des dynamiques réticulaires. Ils se construiraient ainsi un imaginaire géographique polytopique et une spatialité dynamique, intégrant tous les lieux dans des systèmes spatiaux individuels en évolution permanente. Peut-on alors considérer que les migrants sont porteurs d'un mode d'habiter spécifiquement migratoire, ou plus généralement propre aux individus mobiles ?