Processus, rythme et bilan de la morphogenèse dans les bad-lands des Baronnies Méridionales (Préalpes du Sud-France)

Résumé En Fr

Eight years of measurements of the erosion in the badlands of southern Baronnies Mountains (French southern Alps) point out the following conclusions : 1 -Weathered by stress release and then by frost and thaw cycles in winter and wetting and drying cycles in summer , the marls supply thin particles which are carried downward by gravitational processes and accumulated at the foot of the slopes. These debris are then evacuated by surface runoff and hypodermic flow during heavy showers exceeding an intensity of 50 mm/h for 6 minutes, as also by mass wasting. 2 -These processes are rythmed by the seasons, not without an interannual irregularity : dominant accumulation during the cold season, dominant denudation during the warm season. 3 -On average, the annual ablation rate reaches 2 cm, on the interfluves as well as on the slopes and in the channels of the gullies. It is higher in the oxfordian 'Terres Noires " (3.5 cm/year) than in the gargasian blue marls (2 cm/year) and above all in the cenomanian grey marls (lcm/year). So, the gullies evolve maintaining their forms, which gives evidence of steady digging of the river system..

Huit années d'observations de l'érosion dans des badlands des Baronnies méridionales ont permis de dégager les faits suivants : 1 -Désagrégées par décohésion, puis par cryoclastie et hydroclastie, les marnes livrent des débris fins évacués par des processus gravitaires vers le bas des versants où ils s'accumulent. Ces matériaux sont ensuite entraînés par le ruissellement et les écoulements de subsurface lors de fortes averses orageuses dépassant l'intensité de 50 mm/h pendant 6 minutes, ainsi que par des mouvements de masse. 2 -Cette morphogenèse est rythmée par les saisons, non sans irrégularité interannuelle : accumulation dominante en saison froide, ablation dominante en saison chaude. 3 -En moyenne, l'ablation annuelle est de 2 cm, aussi bien sur les interfluves que sur les versants et dans les talwegs des ravines. Elle est plus forte dans les " Terres Noires " oxfordiennes (3,5 cm/an) que dans les marnes bleues gargasiennes (2 cm/an) et surtout que dans les marnes grises cénomaniennes (1 cm/an). Les ravines évoluent donc parallèlement à elles-mêmes, en conservant leur forme, ce qui témoigne de la persistance de l'encaissement du réseau hydrographique.