L'étude de la relation enfant-espace à travers les représentations cognitives

Résumé En Fr

The child-space relationship is a main topic of research in Architecture, amongst other disciplines. The architectural and urban space problematic has been, in particular, considerably enriched with the study of the development of cognitive representations of large-scale physical environments in children, in so far as these socio-psychological data contribute to the creation of an environment that satisfies the child's needs. Several tendencies emerge within this socio-psychological approach. In this article, we will focus our attention on the interactionist approach, which claims the interdependence of the subject and the object and their correlation within a system of influences and interactions. The interactionist approach may be further subdivided into two major trends, the bio-genetic tendency which limits the man-environment interaction solely to the factors of movement and action in space and in time (that is, physiological rather than social factors) and the socio-genetic tendency which emphasises the role of the social environment in the construction of spatial knowing. In this latter tendency, the social factor or is limited to the child's micro-social environment, or comprises elements of the macro-environment such as the semiotic and social dimensions of space, the social origin of the subject, the child's activity in its historic-cultural sense, etc. The review of these two tendencies allowed us to reveal the determinant role of the social, cultural and spatial context in which the images of the city are built in children. This does not exclude the generalisation of the environmental values that may serve as a support for the urban project, but means that their application in different places must always be considered with respect to the particular context in which they occur.

La relation enfant-espace constitue l'objet de recherche de différentes disciplines, parmi lesquelles figure l'architecture. En particulier, la construction des représentations cognitives des environnements physiques à grande échelle chez l'enfant a, jusqu'à présent, considérablement enrichi la problématique sur l'espace architectural et urbain, dans la mesure où ces données socio-psychologiques contribuent à la création d'un environnement qui satisfasse les besoins de l'enfant. Plusieurs tendances apparaissent au sein de cette approche socio-psychologique. Dans cet article, nous focalisons notre attention sur l'approche interactionniste qui prône l'interdépendance du sujet et de l'objet et leur corrélation au sein d'un système d'influences et d'interactions. Au sein même de cette approche interactionniste nous pouvons distinguer deux grands courants, le courant bio-génétique qui limite l'interaction individu-environnement aux facteurs du mouvement et de l'action dans l'espace et dans le temps (à savoir à des facteurs plutôt physiologiques que sociaux) et le courant socio-génétique qui met l'accent sur le rôle de l'environnement social dans la construction de la connaissance spatiale. Dans ce dernier courant, le facteur social soit se limite à l'environnement micro-social de l'enfant, soit incorpore des éléments du macro-environnement tels la dimension sémiotique et sociale de l'espace, l'origine sociale du sujet, l'activité de l'enfant dans son sens historico-culturel, etc. L'examen de ces deux courants interactionnistes nous a permis de révéler avant tout le rôle primordial du contexte social, culturel et spatial dans lequel les images de la ville se forment chez l'enfant. Ce qui n'exclut pas la généralisation des valeurs environnementales pouvant servir de support pour le projet urbain, mais signifie que leur application sur différents lieux devrait toujours être étudiée par rapport au contexte particulier dans lequel elles s'inscrivent.