2005
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Charlotte Coffin, « Théorie et pratique des mythes: les paradoxes de Thomas Heywood », XVII-XVIII. Revue de la Société d'études anglo-américaines des XVIIe et XVIIIe siècles, ID : 10.3406/xvii.2005.2020
Dans les années 1610, Thomas Heywood publie An Apology for Actors en même temps qu'il fait jouer au Red Bull ses "Quatre Âges" mythologiques. Or le mythe prend deux visages contradictoires dans le traité et dans les pièces: d'un côté, il est conçu comme un exemple porteur de l'autorité antique et d'un pouvoir incitatif fort; de l'autre, les dieux s'associent au folklore pour montrer une Junon-mégère ou un Jupiter en séducteur impénitent. Si ce paradoxe trouve une première explication dans l'adaptabilité des mythes, dont la libre circulation dans la culture contemporaine rend possible une application pragmatique à différents genres et différents objectifs, il invite à pousser plus loin pour rechercher les fondements d'une poétique heywoodienne. Il faut alors dépouiller le traité de son contenu politique pour mettre au jour l'élaboration d'une réflexion poétique, où la notion de mouvement l'emporte sur la dichotomie héroïque/burlesque, et définit la spécificité du théâtre en théorie comme en pratique.