RÉCITS DES ORIGINES 1. Transformation de la femme Tayoko

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Copyright (c) García Hernández, María Angélica , Freely accessible , http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/


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mix Mixtèque


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María Angélica García Hernández, « RÉCITS DES ORIGINES 1. Transformation de la femme Tayoko », COllections de COrpus Oraux Numériques, ID : 10.24397/pangloss-0008219


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Les 11 extraits regroupés sous le nom de « Récits des origines » abordent des croyances mixtèques contemporaines sur la création et les grandes transformations du monde. Ces extraits, prononcés par 4 femmes, 2 hommes et un couple, sont des narrations transmises de génération en génération depuis de nombreuses années, avec évidement des transformations à travers le temps. Il est important d’insister sur le fait que les récits des origines faisant partie de la tradition orale ne connaissent pas de versions unifiées. Entre une version et une autre, les différences peuvent être très importantes. Ceci fait partie de leur vie. Inutile de chercher LA VERSION EXACTE ET JUSTE. Le public ne doit pas se laisser perturber par ceci. Il y a certes en elles quelque chose qui malgré les dissonances entre les versions, persiste, continue d’être répété. Une épine dorsale (qui a certainement quelque chose de ce que l’anthropologue Lévi-Strauss nommait la structure des mythes) qui les fait perdurer à travers le temps. Mais la centralité qui peut être octroyée à cette épine dorsale ne doit pas minimiser l’importance des variations, ne doit pas leur enlever leur flexibilité et adaptabilité. De plus, les variations découlent parfois du vécu des femmes et hommes qui les font vivre à travers les époques. Il est possible de constater la continuité de certains éléments entre les versions contemporaines et des textes des temps préhispaniques ou coloniaux. Ce type de constatations peut avoir lieu grâce aux travaux sur les Mixtèques du passé, menés par exemple dans les champs de l’archéologie (comme ceux du Professeur émérite de l’Université de Leyde, Maarten Jansen, ainsi que par certains de ses étudiants, ou encore par l’anthropologue et historien Manuel A. Hermann Lejarazu). Le lien peut parfois être fait dans une spatialité passée large comme la Mésoamérique. Un jour, dans un des épisodes de Sur les Épaules de Darwin de Jean Claude Ameisen (« Aux origines du chocolat » – 06, diffusé le 05 janvier 2019), il a évoqué des récits des origines des Aztèques et des Mayas (en citant Miller & Taube, 2007). Malgré des différences très importantes, il y avait plusieurs aspects qui étaient similaires avec certains récits qui circulent aujourd’hui au village mixtèque de San Juan Mixtepec. Il me semble important de préciser au lecteur que malgré les liens qui peuvent être faits avec les récits du passé, il faut ici se débarrasser de toute attente ou quête idéalisée de LA VERSION ORIGINALE, quoique ceci puisse vouloir dire. Car, fidèle à la tradition orale, les récits des origines se transforment en fonction des changements sociaux. Par exemple, l’installation de la religion catholique au Mexique se reflète dans ces narrations contemporaines. L’arrivée de systèmes de gouvernance différents de ceux qui existaient auparavant les imprègne aussi. Une dernière précision concerne un emprunt à l’espagnol qui apparaît fréquemment dans ce type de récits et qui est le mot « cuento », c’est-à-dire conte. Les habitants se sont appropriés ce mot et lui ont donné une signification plus ample que celle qu’il connaît généralement en espagnol, où il désigne des histoires qui ne correspondent pas (ou plus) aux croyances religieuses. En mixtèque, il peut designer à peu près tout type de récit narratif. Ce sont d’autres indices linguistiques qui permettent d’identifier les croyances des narrations profanes. Ces indices peuvent être la source du récit, l’explicitation du caractère sacré, entre autres. L’extrait ci-dessous a été énoncé par un homme de 85 ans, habitant la localité de San Pedro Centro, et qui a raconté la façon dont une femme Ntaka (êtres mythologiques qui vivent dans les forêts) a eu un enfant avec un Homme Cerf et a aussi trouvé un autre enfant devant sa porte. Les enfants ont grandi. L’un d’entre eux a tué son père et a essayé de tuer sa mère dans un bain de vapeur. Elle s’est transformé lors de ce bain en la Femme Tayoko, c'est-à-dire une femme constituée de chaleur et de vapeur. Elle habite et contrôle ces éléments. Dans la suite, les deux enfants sont devenus le Soleil et la Lune. Au moment de monter au ciel, l’un d’eux a pris un lapin qui est resté sur la surface de la Lune. Récit recueilli en 2016.

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