Lettre de Antoine Gouan à Jean-François Séguier, 1762-03-14

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Date

14 mars 1762

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CC-BY-4.0 , Bibliothèque Carré d'Art, Nîmes


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Botanique


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Antoine Gouan et al., « Lettre de Antoine Gouan à Jean-François Séguier, 1762-03-14 », Archives savantes des Lumières. Correspondance, collections et papiers de travail d'un savant nîmois : Jean-François Séguier (1703-1784), ID : 10.34847/nkl.2f20ya9n


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[fol. 30] Monsieur, Me voici enfin débarrassé de mes cahiers et je pense qu’à la Pâques nous aurons les exemplaires d’un ouvrage que le public et la société royale ont accueilli peut-être mieux qu’il le mérite. J’ai appris de vos nouvelles par notre ami Swicht et ce qui augmente la nôtre et que nous la partageons avec Astrower et d’autres personnes recommandables. Vous êtes obligeant et gracieux même dans vos reproches. Voici les réponses ou excuses que vous me permettrez de vous opposer. 1° J’ai su il y a un mois que vous étiez à Aubais et par conséquent je ne voulus pas vous écrire à Nîmes. 2° Je remis à mon frère il y a deux mois un paquet de vos plantes. Il passa à Nîmes et vous avez cru que c’était moi, voilà tout le mystère. Je vous prie de croire que je dois venir à Nîmes exprès pour avoir l’honneur de vous voir, or pourriez-vous penser que j’y fus passé sans avoir cet avantage. J’aime trop mes plaisirs pour m’en priver et celui-là sera un des plus vifs. [fol. 30v] Nous fairons vraisemblablement cette partie avec Messieurs Ricard, Pouget, mes amis, jeunes gens très aimables et qui ont l’honneur de vous être connus. J’ai reçu une lettre d’Astrom qui est enchanté de votre cabinet et de l’accueil favorable que l’on sait que vous faites à tout le monde. Il a eu chez vous beaucoup de gramens, il n’est pas fort dans cette classe et il m’a envoyé les dessins de quelques-uns que j’ai même perdu. Voici les observations ou notes que j’ai faites sur quelques-uns de ceux que vous m’aviez donné et sur lesquels ils nous restaient quelques doutes. 1°. Festuca ciliata nobis. C’est le Gramen spica briza minus B. Pin. Tour. et le Bromus distachyos Linnai. Centur. 2°. Agrostis ventricosa nobis. C’est le Gramen serotinum arvense panicula contracta pyramidali. Ray. Scheuch. Agrost. 148 tab. 3 f. II. c. Non Linnaei. 3° Agrostis de Saint-Jean-de-Valériscle et Agrostis viridis panicula interrupta, floribus venticis et c’est Gramen radice reperite panicula densa, spicata, spadico viridi, locustis aexiguis venticis Scheuch. Agros. 130. Non Linnaei. M. Swicht m’a dit que je vous devais envoyer un oignon que je vous avais promis. J’ai oublié si c’est ou l’Antholyta canonia ou le Paneratium maritimum. Quoi qu’il en soit, je vous les enverrai tous les deux pour mieux faire, avec des glands de liège que j’ai recu novissime. Vous m’avez fait l’amitié de me promettre des épis de botre Ray Gras. Avez-vous vu ce que c’était ? Comme je veux me reposer jusqu’au mois de mai, je souhaiterais visiter les Gramens que vous avez et les examiner attentivement [fol. 31] Je voudrais vous prier de vouloir bien me faire passer votre collection de la manière suivante. Mon père est allé en commission à Alais pour faire l’inventaire d’un receveur qui est mort. Il doit passer à Nîmes mercredi ou mardi. Vous pourriez faire remettre à M. Ferry, négociant près l’hôtel de ville ce que vous voudrez aussi me destiner dans ce genre et vraisemblablement il verra mon père qui s’en chargera. Je promets de vous renvoyer le tout dans le même état que vous me l’avez fait passer. Je ne crois pas que vous ayez à vous plaindre de la manière dont j’ai accommodé ceux que vous aviez eu la bonté de me faire passer déjà. J’ai envoyé à Linnaeus l’Atropa fumifusa. Il a été frappé de cette plante qui porte dans son calice cinq baies et elle est visiblement si j’ose le dire media inter asperifolias et atropas belladonnas. Je n’ai pas oublié dans mon proemium de faire mention des personnes à qui je dois tant d’observations et des plantes. J’espère que M. Baux connaîtra combien je suis reconnaissant envers mes bienfaiteurs. J’ai l’honneur d’être avec toute l’estime et la considération possible, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. Gouan A Montpellier le 14 mars 1762. [fol. 31v] [1762 Gouan] A Monsieur M. Séguier de la société Royale des sciences de Montpellier A Nîmes

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