Lettre de Antoine Gouan à Jean-François Séguier, 1778-08-09

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9 août 1778

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CC-BY-4.0 , Bibliothèque Carré d'Art, Nîmes


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Botanique


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Antoine Gouan et al., « Lettre de Antoine Gouan à Jean-François Séguier, 1778-08-09 », Archives savantes des Lumières. Correspondance, collections et papiers de travail d'un savant nîmois : Jean-François Séguier (1703-1784), ID : 10.34847/nkl.3c9244wi


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[fol. 207] Montpellier 9 août 1778. Mon cher ami, M. Baux doit vous avoir dit combien j’ai été fâché de n’avoir pu rester à Nîmes au moins quelques heures pour vous voir tranquillement mais je passais rapidement pour aller à Marseille auprès d’une dame que les médecins avaient jugé et qui cependant après huit jours a été parfaitement rétablie au grand contentement de tout le monde et d’une très nombreuse société. Je m’étais fait d’avance un plaisir de vous voir au retour mais je venais de perdre mon pauvre père et ma famille m’attendait avec impatience. Voilà mes excuses car je ne compte point les affaires multipliées de l’université. Oui mon ami, j’ai perdu mon père d’une hémorragie du nez qui a été hantée par une fluxion de poitrine. Nous avons eu du moins le plaisir de lui donner dans sa triste vieillesse tous les soins que nous lui devions et il est mort au moment où je commençais de travailler de toutes mes forces à lui procurer la tranquillité et à ma famille aussi. Mais le bon Dieu en sait plus que nous. Il faut l’admirer et se taire malgré les murmures intérieurs que la nature nous arrache dans la douleur et malgré nous j’apprends par Gaussen que vous venez de perdre aussi M. de Rosel. Agréez en mon sincère compliment de condoléance. Il est douloureux de perdre les siens et surtout à la fleur de l’âge et l’espoir d’une famille [fol. 207v] respectable à tout égard. J’en reviens encore aux décrets de Dieu qu’il ne nous est pas permis d’approfondir. Je pense que vous en avez été fort affligé parce que je connais votre âme. Je me flatte encore du doux espoir de vous embrasser en septembre lorsque nous aurons fermé nos écoles au 25 de ce mois. Je viendrai à Nîmes pour vous voir, vous et l’ami Baux et parler de nos communes amours. J’ai enfin rattrapé la Parkinsonia et je crois que j’en avais bon nombre de graines avant le mois de novembre. En attendant, j’en vois croitre deux jeunes plantes dont je rapportai la graine de Marseille sans m’en douter dans un tas de graines exotiques qu’un ami me donna. J’ai nombre d’Arachis hypogaea en fleur, beaucoup de graines, plusieurs Mincosa, plusieurs espèces de légumineuses singulières et rare de l’Inde dont je vous ferai part. Je vous prie de me réserver de beaux brins de vos plantes, surtout de Frutex terribilis montis ceti, de l’Anthyllis cytisoides et barbajovis car je les veux dans mon jardin. Ainsi, si vous en avez de jeunes plans, j’en prendrai. Le voyage de Marseille m’a été très avantageux ; la maladie pour qui j’y ai été était seule capable de m’y donner de la considération et effectivement j’y ai été consulté par un très grand nombre de personnes. Voilà mon ami tout ce que je vous en dis parce que je connais votre amitié pour moi et l’intérêt que vous prenez à moi. Ne doutez pas non plus de la sincérité de celui qui vous est dévoué tout entier pour la vie et votre bon ami. Gouan

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