Lettre de Esprit-Claude-François Calvet à Jean-François Séguier, 1783-03-13

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13 mars 1783

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CC-BY-4.0 , Bibliothèque Carré d'Art, Nîmes




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Esprit-Claude-François Calvet et al., « Lettre de Esprit-Claude-François Calvet à Jean-François Séguier, 1783-03-13 », Archives savantes des Lumières. Correspondance, collections et papiers de travail d'un savant nîmois : Jean-François Séguier (1703-1784), ID : 10.34847/nkl.5cf358n5


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[transcription] Vous avez bien jugé, monsieur et cher ami, j'aiété presque le premier à être informé de la découverte de Molans, et c'est à ce sujet que j'aiconsulté notre oracle. Cette trouvaille est certainement singulière mais elle n'est pas unique, dans d'autres endroits de la France on a vu quoique rarement de pareils outils ensevelis avec des morts. Quoique le paysan propriétaire du tombeau ait dit qu'il pouvait y avoir 200 squelettes, ne le croyons pas je vous prie. Par les dimensions de cette grotte qu'on m'a fournies très exactement, j'aijugé qu'elle pouvait tout au plus contenir 36 cadavres, encore ne devaient-ils pas être à leur aise. J'aiun de ces couteaux parfaitement entier, c'est peut-être le seul conservé, il est recourbé, pointu des deux bouts, et à deux tranchants; tout le dos extérieur est convexe sans tigne ni biseau, la partie interne est légèrement concave, il a plus de 6 pouces de long. Chaque cadavre n'avait qu'un couteau et non pas deux. Presque tout a été grisé pour en faire des pierres à fusil. Au milieu de ces squelettes était un anneau de bronze à peu près gros comme le doigt et d'environ deux pouces de diamètre. Cet anneau conduit à cette réflexion: puisque ces gens connaissaient et travaillaient les métaux, pourquoices outils d'agathe, d'ailleurs pour faire de ces espèces de couteaux, ne fallait-il pas du fer et même de l'acier, ils sont d'un poli qui étonne. Je crois à vous dire vraique c'est ici un objet de superstition et ma première idée a été pour la circoncision des juifs. [fol. 235v] Quoyque j'aie fait quelques recherches dans les auteurs pour ces vénérables couteaux, cependant ce n'est pas pour moique je vous aiconsulté, c'est pour un ami, nouvel antiquaire, qui a de l'esprit et des lumières, il se propose de travailler sur cet objet, mais je prévois que le défaut d'autorités luy fera rencontrer des difficultés à chaque pas. Je vais luifaire part des lumières que vous avez bien voulu me communiquer. Recevez donc mes remerciements, monsieur et cher ami, vous êtes une source intarissable, on ne peut s'approcher de vous sans y trouver tout ce dont on a besoin. Les livres que vous me cités me paraissent rares surtout dans nos contrées, mais enfin je les indiquerai. Vous conciliez toujours le talent et la volonté d'obliger. Je vous souhaite le bon soir de tout mon coeur et fais avec des sentiments qui ne se ralentiront jamais, Monsieur et cher ami, Votre très humble et très obéissant serviteur, Calvet. Avignon, ce 13 mars 1783.

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