Lettre de Antoine Gouan à Jean-François Séguier, 1761-09-24

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Date

24 septembre 1761

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CC-BY-4.0 , Bibliothèque Carré d'Art, Nîmes


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Botanique


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Antoine Gouan et al., « Lettre de Antoine Gouan à Jean-François Séguier, 1761-09-24 », Archives savantes des Lumières. Correspondance, collections et papiers de travail d'un savant nîmois : Jean-François Séguier (1703-1784), ID : 10.34847/nkl.6fafliz3


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[fol. 19] A Montpellier le 24 septembre 1761. Nouveau présent de votre part, Monsieur, nouvelle preuve de ma reconnaissance. Vous recevrez des mains de M. Banal le fils du jardinier du jardin royal mon paquet et les plantes promises. C’est un garçon très aimable et dont je fais beaucoup de cas. Vous jugerez par vous-même s’il le mérite. Je suis charmé que mes dénominations vous eussent paru justes et caractéristiques, voici ma réponse méthodique à tous les articles de la lettre dont vous m’avez honoré. 1°. Si j’avais mis le nom de Cynosurus aegyptius à ce gramen que vous avez cru un andropogon. Il est clair que je me suis trompé, mais ce n’est que d’une porte. Je l’ai vu frais dernièrement et j’ose croire que c’et le Cynosurus indicus dont Scheuch(z)er donne une bonne description à la page 107. Sous ce nom gramen dadylon americanum minus. Comme c’est le propre des cynosurus d’avoir des braclées ou involvures, voici le nom que je subsistue au linnaen ; Cynosurus (indicius) spicis digitatis, dimidiatis, involvure destitutis, calycibus introrsum imbricatis, cyfloris, feslilibus, muticif. 2°. Sistem. nat. editio 10 reformata. Holmiae, impensis Laurentii Salvii. 1759. 3 vol. in 8°. Le troisième qui est celui des minéraux n’a pas paru. Ces livres sont encore dans les pays étrangers. Les centuries sont dans le 4e volume des Aemonitates du même auteur. Je vous remercie du Cynosurus Aegyptiis, du Phleum Alpinum qui pour le coup est bien lui, tout comme du Phleum Schoenoides que je n’avais qu’en mauvais état. Il est certain, comme vous le pensez, que le Phalaris phleoides est le Gramen asperum primum B. Pin, mais je ne doute pas que celui coté de votre main au n° 3 soit le Phleum nodossum dont vous trouverez les synonymes dans Scheuchzer pag. 62 ; celui du n° 4 e. etamines purpurinas, le Phleum pratense et le gramen du n° 5 est encore le même gralen du n° 3. Phleum bulbosum, quoi que différent en proportion. Pour moi, je dirai comme Spielman, de tolitudine et profunditate parum sollicitus, parce que le terrain, la culture, le climat, tous donnent ces différenets dimensions. Pourriez-vous me procurer les graines de notre Agroflis ventricosa ? Je ne la trouvai pas en graine au mont Saint-Loup. Vous trouverez d’autres échantillons du Stolonifera ramis divarivatis Linn. mais je ne l’ai aps en entier, les rameaux des panicules pourront par leur divergence vous assurer que c’est de véritables Agrost. Staton. des 2 aira cotées n° 9, une est évidemment me Canescens, mais l’autre est le Caryophyllosa. Vous la retrouverez avec deux synonymes différents du Botani. Je crois sans peine que les n° 11 et 12 sont les mêmes, c’est-à-dire le Bromus asterixis Linn. Bonne planche dans Schuchzer pag. 258. Ce gramen est singulier. Le petiole partial de chaque rameau est applati et dilaté à la base de chaque calyce, c’est-à-dire plus large au bout que sa base. [fol. 19v] Le n° 13 est un avorton du Festuca myuros et il est réel que notre Festuca illiata n’est du tout pas dans Linnaeus, mais que Scheuchzer l’a connu sous le nom que je crois vous avoir donné dans la dernière lettre. Au n° 14 est un Bromus tectorum dont la couleur varie tout comme le textus qui quelquefois est velu. Vous m’avez envoyé pour le Poa argoflis, un Poa que Linnaeus a nommé Poa capillaris, je ne crois pas me tromper, quoi que l’échantillon soit petit. Je vous ai envoyé le Poa eragroflis. Vous pouvez vous convaincre du fait en confrontant le vôtre et le mien et les soumettant à l’examen. Le Lolium varie étonnament, mais il est toujours reconnaissable. Le Gramen dactylon radice repente est le véritable Panicum dactlon. Linn. C’est-à-dire l’officinal. Je vous ai aussi envoyé l’Avena elatior. Vous pourrez vous assurer si c’est réellement le rey gras. Si ce n’est pas lui, je vous prie de me le faire passer avec un échantillon bien conservé du Phalaris ozyoides Linn. La variété 17 f. du Lolium est unTriticum repens de Linnaeus qui varie aussi par ses proportions. Le Lolium utriculus aristatis est le Lolium temutentum. Linnaei. J’avais oublié de vous dire que le Gramen palustre panicula speciosa qui est le synonyme qu’il faut ajouter dans votre Species plantarum au Phalaris oryzoides que je vous prie donc de me donner en bon état. J’avais la mauve de Monsieru de Jussieu, Malva Peruviana Linn. Le Leonurus de Canada est le Monarda sistulosa Linn. Le Gramen segetum panicula speciosa est l’Agrostis specia venti de Linnaeus. En auriez-vous un en entier à m’envoyer ? Je n’ai pu déterminer si l’Apocynum & c était l’Asclepias nivea de Linnaeus. Donnez m’en le nom Linnnaen si vous m’avez. Je vous suis donc redevable 1° du Phalaris oryzoides 2° de l’Agrostis spica venti 3° du Cynosurus Aegyptius. Et quatrièmement de l’Apocyr. Les gramens quoi que secs me donnent peu de peine à connaître, c’est pourquoi je vous prie de ne pas m’oublier dans cette partie. Ceux même que vous auriez de simples, j’en prendrai la note, la figure et je vous les renverrai. Vous ne m’avez pas fait réponse à l’article des umbellifères. Répondez-moi aussi si le petit envoi sec que Banal vous porte dans mon cahier vous a fait quelque plaisir. Connaitriez-vous la famille d’une umbellifère que l’on m’a envoyé sèche et sans nom, cotée n° 5. Donnez m’en le nom si vous la connaissez. Votre sentiment sur le n° 2 également ? Je vous prie de donner à Banal une de chaque de vos plantes grasses avec le nom et en même temps de croiser sur le catalogue de Hortus. Monsp. Toutes celles dont vous voudrez des graines ou des plantes. Vous nous obligerez aussi de lui remettre les graines ou plantes différentes de votre jardin, surtout le Pervinea que M. de Sauvages m’a assuré en être vu, et que je serais curieux d’examiner frais. J’ai l’honneur d’être avec la plus parfaite reconnaissance, Monsieur, Votre très humble serviteur. Gouan

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