Lettre de Antoine Gouan à Jean-François Séguier, 1765-05-27

Résumé 0

[fol. 81] Vous avez bonne grâce, Mon cher M. Séguier, à vous facher, surtout lorsqu’on travaille pour vous. J’arrive de la Sérane, j’écris la liste de ce que je trouve, je dessine les plantes de mon jardin pour vous, je me prépare à vous les porter peut-être dans 8 jours et vous appellez cela vous oublier. Finissez donc, je vous prie, car je vous prie, car je me facherais. Les paquets pour Pech m’ont été remis ; je viens de trouver une commodité sûre pour lui envoyer le tout, et Haller ; c’est sa faute, il ne les a pas eu plutôt, mais il voulait que j’attendis une occasion attendu que le paquet était trop volumineux. Il recevra tout à la fin de la semaine. Je me prive du grand Haller exprès pour lui et ne puis vous envoyer les mousses, attendu que c’est la seule chose de mon herbier qui reste à arranger. Je ne crois pas que dans la liste des plantes de la Sérane vous trouviez quelque chose pour vous, n’importe la voici. Voyez sur votre catalogue ce qui vous manque et vous le recevrez tout de suite. Ranunculus gramineus Valeriana tuberosa Juncus Buffonis Myosurus minimus Lysimachia linum stellatum L’Orchis de Flore Ver. flore luteo. Cynosurus caeruleus Senecio doronicum incanum Aster Alpinus Lychinis flos cuculi Tanus communis Vibernum opulus Vibernum lantana Iberis umbellata Lonicera xylosteum Cratorgus aria Mespilus amelanchier Prunus mahaleb Convallaria polygonatum Sanicula officinalis Paronia officinalis Cistus albida Cistus salvifolia Cistus heliantenum Pulsatilla vulgaris Hepatico vulgaris Cyclamen europeanum Auttiminum origanifolium Geranium faetidium radice crassa Bot. Mons. Ajoutez ici toutes ces plantes banales qui se trouvent partout indifférement actuellement. J’attends vos ordres et vous enverrai ce que vous voudrez parmi celles-ci qui sont les plus et les plus dignes de remarque. [fol. 81v] Si vous pouvez nous envoyer un Cedrus Libani et Acacia orientalis mimosa majoris folio, vous nous ferez plaisir. Pour le sensibilis, il périrait ainsi je ne le demande pas. J’ai l’Iris fuscana. Si vous avez quelques plantes séches à m’envoyer, voici un expédient pour me les faire passer. Il faut en faire un paquet en forme de grande enveloppe et de la grandeur si vous voulez de cette feuille de papier à lettre. Vous écrivez par dessus pour M. Gouan médecin et enfermerez ensuite ce paquet dans une enveloppe à l’adresse de M. de Saint-Priest intendant de Languedoc à Montpellier, parcequ’il m’a permis de me servir de son couvert pour avoir par la poste ces petites misères-là. Joignez-y le Symphitum jaune et ensuite un brin de Camarmelum inodorum Pin, Camarmelum faetidum Pin, Camarmelum altissimum segetum B. Hist. fraiche ou sèche. Vous en saurez les raisons après. Quand vous aurez quelque chose à envoyer à Ludwig, il faut me les faire passer parceque j’ai la facilité d’envoyer à l’intendant de Lyon tout ce que je veux par la poste et de là on le fait partir. Ludwig a déjà reçu mes paquets. Le duc de Piquiny est un aimable seigneur mais il lui manque des connaissances. Je suis pour la vie avec la plus parfaite amitié Votre très humble serviteur Gouan A Montpellier le 27 mai 1765. Cité : Michel Ferdinand d'Albert d'Ailly, duc de Chaulnes, seigneur de Picquigny. 1731-1769 astronome et physicien. Membre de l’académie des sciences.