Lettre de Pierre Cusson à Jean-François Séguier, 1772-03-20

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Date

20 mars 1772

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CC-BY-4.0 , Bibliothèque Carré d'Art, Nîmes


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Botanique


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Pierre Cusson, « Lettre de Pierre Cusson à Jean-François Séguier, 1772-03-20 », Archives savantes des Lumières. Correspondance, collections et papiers de travail d'un savant nîmois : Jean-François Séguier (1703-1784), ID : 10.34847/nkl.7de6pnv1


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"[transcription] À Montpellier le 20 mars 1772 Mon cher maitre. Surement je me récrie et vous avés bien senti qu’actuellement je suis à consulter l’herbier de Gouan pour y comparer mes descriptions spécifiques, tous ses livres pour la synonymie, les plantes que m’a pretté Mr Pancin, professeur de botanique à Avignon, depuis près d’un an, celles que m’a envoyé Mr Barnades, Mrs Costa et Barrera, les descriptions et les notes que me fait Mr Dana, quelques unes que m’a envoyé Mr Spielman. Je ne saurois avoir trop de livres et trop d’échantillons sous les yeux pour bien déterminer les espèces et les synonymes des autheurs. Croyés que je travaille raide. Il y a 10 jours que je travaille chés Gouan avec mes descriptions, son herbier et ses livres et les votres. Je ne suis pas si seul que vous croyés. La matière est horriblement difficile et l’on ne va pas vitte. Il y a un an que je décris des espèces. Ce n’est pas 4 mots comme font les autheurs . C’est un caractère naturel de toutes les espèces tiré de leurs parties secondaires d’abord et après des parties de la fructification qui s’éloigne du caractère générique. Il me faut 3 à 4 heures pour une espèce. Vous savés combien nous comptons d’ombellifères et [fol. 193v] vous en verrés quelques nouvelles de mon essay. Si vous ajouttés à cela la synonymie sure : voyés ce qu’il faut de temps pour une espèce. Je touche, Dieu aidant, à la fin de ce travail qui est horrible. Après quoi je fais la partie médicinale, diététique et venimeuse des ombellifères. C’est mon dernier chapitre intitulé umbelliferarum facultates noxiæ et salubres et mon livre parait. J’attends un envoi de plantes séchées et de graines de Mrs Dana et Allioni qui me vient par Marseille. Je l’attends d’un jour à l’autre. Alors je mettray la dernière main aux espèces. Il y en a quelques nouvelles. Dans cet envoy on m’annonce qu’il y a un paquet pour vous. Je ne say en quoy il consiste. Vous le recevrés dès que ma balle ou caisse me sera parvenue. C’est sans doute votre ami Mr Allioni qui vous l’envoye. En même temps s’il y a quelque graine qui semble vous aller, je vous en feray part. Mes correspondants m’ont bien mal traitté cette année. Ils m’oublient tous. Linné, Van Royen, Burmann, De Jussieu, Jacquin, Hill se sont ruinés en promesses. Mr Vandelli m’a envoyé mais de très petits paquets. Vous recueillerés ce qui sera produit par ce qui nous naitra. Vous aurés un pié de selinum asoricum. Je puis peu ou point vous envoyer des graines. Vous en aurés pourtant [fol. 194] quelques unes en recevant votre paquet de Mr Allioni, mais je vous enverrai une boette contenant un jeune pié de ce qui nous naitra de rare. Ainsy c’est comme si vous aviés les graines et encore mieux. En vous renvoyant vos plantes, j’y joindray des échantillons séchés de quelques ombellifères nouvelles et autres. Patientam habe in me et omnia reddam tibi. Vos instructions n’entrent pas dans ce compte. Je les garde pour moy et ne puis pas vous rendre la pareille. Vous avés passablement de baptisées dans votre envoy. Je crois pouvoir débrouiller le tout ou presque le tout. Au reste vous aurés un autre exemplaire de la proctosténie, un de singultu, un de phisconia, un de putrefactione et peut être quelque chose de plus. Les thèses qu’on fait imprimer sont difficiles à avoir doubles. Gouan peut vous servir en ce point. Ils ont 6 de dépost et en mandent davantage s’ils veulent. Moi j’ay la mienne et quelque fois pas. D’où avés vous tiré un daucus ou un ammi (car c’est une espèce appartenant à l’un ou l’autre de ces genres) qui est appelé dans votre herbier an angusticum orientale mei folio flore albo. J’ay reçu sous ce nom de Pancin en prêt une autre espèce congénère mais différent de la votre à ce que je crois. Gouan l’a dans son herbier sous le nom de ammi virginianum H. R. Par. L’un et l’autre sont neuves et superbes. Vous avés dans votre herbier deux espèces autres qui m’intriguent bien. L’une et l’autre sans nom. L’une est ex horto Pataroli. Elle a la semence du peucedanum quoique j’hésite un peu à le dire et le nom de peucedanum alpestre L. y va. L’autre sans aucune écriture est un peucedanum. Je n’en doute pas vu le fruit mais quel ? [description latine]. La plante est élégante. Qu’avés vous à me dire de ces 3 espèces, les selinum, les peucedanum, les ligusticum ? Les angelica, les […] comme très brouillés m’intéressent tous. Ces genres sont pourtant [fol. 193v] aisés à construire. Je crois m’en être tiré. Vous le jugerés. Mille et mille pardons. Mille et mille remerciemens. J’achèveray le tout et vous aurés tout ce qui vous revient. Vous aurés beaucoup de plantes séchées cette année que je seray plus libre. Miller s’il vous plait. Profittés de la 1ère occasion sure je grille de voir s’il m’aidera dans mon embarras. Totus tuus per saxa per ignes. Cusson [fol. 194v] A Monsieur Monsieur Séguier A Nimes"

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