Lettre de Antoine Gouan à Jean-François Séguier, 1765-07-29

Fiche du document

Date

29 juillet 1765

Discipline
Type de document
Langue
Identifiant
Licences

CC-BY-4.0 , Bibliothèque Carré d'Art, Nîmes


Mots-clés 0

Botanique

Sujets proches Fr

honestum

Citer ce document

Antoine Gouan et al., « Lettre de Antoine Gouan à Jean-François Séguier, 1765-07-29 », Archives savantes des Lumières. Correspondance, collections et papiers de travail d'un savant nîmois : Jean-François Séguier (1703-1784), ID : 10.34847/nkl.97ce3knx


Métriques


Partage / Export

Résumé 0

[fol. 86] Je vous ai toujours de nouvelles obligations, mon cher Monsieur, et toujours des remerciements à vous faire. J’ai vu avec plaisir, M. Bertrand et les seigneurs Polonais qui sont aussi de très aimables seigneurs ? J’ai eu quelques entretiens avec eux et M. Bertrand joint à beaucoup de lumières une aménité et une douceur infinie. Il a bien voulu se charger d’un petit paquet que Pech vous envoie et que j’ai reçu dans un plus petit qu’il m’a envoyé le jour même de l’arrivée de M. Bertrand ici. Vous aurez dans leur temps le Lavatera olbia, l’Apocin et quelques autres. J’ai aussi dans mon herbier l’Allium florum, car j’ai à 12 ou 15 près, j’ai dis-je toutes les espèces citées par Magnol, dans mes ouvrages mais si vous en avez les doubles donnez m’en, cela m’empêchera d’attendre l’an prochain. Pourriez-vous m’envoyer les bulbes de l’Allium moly, sen latifolium fluvo flore Clusii, ou bien des graines que je désire beaucoup. Dites-moi s’il vous plait la distance de Saint-Ambroix et de Montpellier, sa situation, si son pays fournit des belles plantes et s’il y a de quoi faire une belle herborisation. Pech m’a envoyé une douzaine de plantes et s’est trompé sur quelques unes. Il faut l’encourager car il a beaucoup de zéle et ne manque pas d’intelligence. Il est malheureusement trop éloigné et sans secours ; vous lui en avez fourni dernièrement, en lui faisant passer de bons livres. Parmi les quelques plantes qu’il m’a envoyées, il s’y trouve le petit Anthurium (commun dans les carrières et lieux arides autour de la Toumagne) qui a le calcor long et une fleur jaune, grande quelque fois odorante, quad linaria pumila supina lutea et preque toutes sont déjà dans mon herbier ou dans nos environs.  Je vais lui répondre sur ses doutes. Je voudrais bien par rapport à lui et à nous qu’il nous fit voir toutes les espèces qu’il a des Pyrénées, votre herbier et le mien qui se trouvent munis de toutes les alpines le mettraient bientôt à son aise et on fait bien du chemin par ce moyen. Répondez-lui sur ses doutes, car je suppose qu’il vous en prie lui-même et qu’il aura pareillement divisé les espèces qu’il vous envoie. Si parmi celles-là il y en avait que vous eussiez déjà, faites moi l’amitié de mes les envoyez ou d em’en donner la liste pour que je voie si je les ai ? Il n’y a ici que le 3 volumes des Aemonites de Linné. Il faut vous adresser aux De Tournes de Lyon qui ont jusqu’à 6 ou 7 volumes. Le prix est ici de 5 lt. le volume. [fol. 86v] Je crois que le Lavatera olbia ne fleurira que l’an prochain, en tout cas vous en aurez un joli plan en automne. J’attends tous les jours que l’Apocin et autres fleurissent. Je suis dans l’intention de semer l’an prochain toutes les graines exotiques dans nos environs en choisissant pour chacune les lieux et expositions convenables. Je pars pour le Mont Saint-Loup mardi ou mercredi et y resterai deux jours entiers, car je veux encore le voir dans cette saison, ce que je n’ai jamais fait. Parmi les plantes que vous m’avez envoyées avec ke fascicule de Mntzel, il s’y est trouvé une belle graminée qu’il croit ici et que je cueillis il y a deux ans dans le bois de Mireval et que je trouvai il y a quelques jours après le Pont de Castelnau à gauche en allant à Nîmes. Je crus d’abord (il y a un an) que c’était le Gramen quod agrostis spica venti mais à l’heure qu’il est, je l’ai coté dans mon herbier sous le nom de Agrostis miliaceo Linn. Sp. Plant. éd. 2 n° 2 après l’Agrostis spica venti. J’ai un petit Appendix d’une douzaine de plantes que je copierai et vous enverrai avec le temps. J’ai confronté Mentzel avec les planches de Belleval. On doit cela à sa famille et à ses soins pour la botanique. J’ai déjà déterminé autour de 230 espèces. Il ne m’en reste que 30 de douteuses et après cela nous verrons ensemble celles qui resteront, nous conftonterons vos espèces et les miennes. Haller a été d’accord avec moi sur beaucoup de celles que je lui ai envoyées. L’Umbellifere que vous m’avez envoyée pour la seconde fois m’a donné toujours de la tablature ; ces fleurs jeuens et ces feuilles annoncent une plante qui a varié par la culture. L’échentillon avec une feuille radiacle que vous y avez ajouté m’ont donné une nouvelle idée sur son compte ; et après l’avoir bin confrontée, j’ai cru et je crois que c’est le Athamanta cervaria Linnaei, quae flore luteo. Elle est surtout semblable à celle de ce nom que j’ai pris sur les montagnes, excepté que la vôtre à des fleurs jaunes et les feuilles mieux nourries. Dans le mien, quelques feuillets sont basi auriculatis et duplicata ferratis, comme dans ce dernier que vous m’avez envoyé, démontre (in utroque) folium terminale nel cordatur in tegum, trilobumve. Ainsi, je la mets dans mon herbier sous ce nom-là. Je voudrais bien que vous m’eussiez réservé une feuille de la première pousse et des graines ; nous les enverrons à Linnaeus avec un bel échantillon sec si vous en avez quelque autre de reste pour lui… Voyez pourtant si ce ne serait pas aussi le Myrthis lutea perennis daucoides Morisson umbell. Tor. Inst. 315. D’où l’avez-vous eu et sous quel nom. [Mention de Séguier … folia pasttuaca tennuifolia proxime accedentia] [fol. 87] Elle est encore aujourd’hui au jardin du roi ; Sauvages l’avait procurée et l’a démontré sous le nom d’oreoselinum opii folia majus mais ce n’est que sa variété si tant est que ce que je vous en dis à l’autre page se trouve vrai en tout point. L’abbé Campion m’a écrit vous avoir envoyé le système de Jussieu, il est donc inutile que je vous l’envoie, comme je me l’étais proposé. J’ai trouvé ce système fort simple et point neuf. Il n’y a qu’à ajouter aux fragments et ordres de Linnaeus les nouvelles espèces ou nouveaux genres que le Suédois avait oublié. Ce catalogue que l’abbé vous a donné est en entier la catalogue de l’herbier de Jussieu et certes nous sommes aussi riches que lui, car vous et moi avons autant de plantes et au moins nous avons celles qui nous environnent. Mais Jussieu devrait donner les observations qu’il a faites sur chaque espèce et ce qu’on peut exiger de lui de plus intéressant, car l’arrangement n’est rien, qu’il soit par Linnaeus, Rivin ou tout autre, cela est fort indifférent. Il est bien en état d’enrichir la botanique par les caractères qu’il est seul à connaître telle ou telle espèce à tel ou tel genre… les brins du Medicaso fructa ciliari qui sont dans mon herbier sont les uns velus, les autres non velus, mais c’est exactement celui que Magnol a connu et donné sous ce nom. Je vous en aurai avec le temps…… J’ai encore vérifié cet Anthemis à fleurons irréguliers, caractère très constant, je suis surpris que vous ne l’ayez pas trouvée aux environs de Nîmes, car elle est ici la plus commune. Je crois que ce sera l’espèce [tab 30 icon. 2] 2 Michaeli quae Anthemis arrensis annua patula, modo odora, vel inodora, modo faetida, sapone amare et acri, folio glauco, capitulis et ramulonum extremitatibus crassionibus, ce qui pour lors reviendrait à mon compte et que je rapporterais à l’Anthemis coluta Linnaei mais que sûrement notre Suédois n’a pas vu fraiche. Je vais la lui envoyer. Quant à l’autheur, quae cotula floreluteo radiato, je l’avais bien toujours regardée comme la variété première de l’Anthemis valentina Linn. que Clusius a très bien désigné … Pourriez-vous m’envoyer un brin, une spicule, ou même deux ou trois graines bien entier avec leurs arrêtes, des Gramen spica interrupta Scheuchz. Pag. 146, quod gramen capillatum paniculis angustissimis interruptis Vaill. Paris. 88 t. 17 f. 4. Vous pouvez le mettre dans une lettre. Lorsque j’étais à Nîmes Amoreux, vous me dites que le beau Gramen argenté (Lagurus hodie cylindricus, Gouan Flor. Mons.) croissait aux environs de Nîmes, comme sur nos côtes maritimes. Faites en sorte de m’en procurer des graines et des échantillons secs. J’ai répondu à Solier au sujet de la médaille. L’Hyoscyamus aureus croit contre les murailles mêmes et les rochers de la Tour Magne du côté qui regarde la ville. Si cette plante vous manque, je vous l’enverrai. Nous l’avons encore trouvée cette année du côté du Verdanson et depuis 3 ans ne l’avais vue. parait être le Physalis somnifera, du moins il en a le calyce. Examinez-le bien. [fol. 87v] [Gouan 29 juillet 1765] Lorsque vous aurez pris les graines de Saponaria orientalis envoyez m’en le squelette avec le nom du Symphitum, plante bien semblable pour le facies au Cerinthe echioides Linn. Sp. Ed 1a. Le riz est actuellement en fleur dans mon jardin, si vous en voulez je vous le garderai. Je désirerais avoir la liste de vos graines les plus récentes, c’est-à-dire celles de 1764 et de 1765. Je vous enverrai la liste des miennes et vous choisirez, car je ne cherche qu’à semer sous mes yeux. Souvenez-vous, je vous prie, de l’Allium flavo flore et montanum majus flavo flore de Saint-Ambroix, tout comme de toutes celles de Pech que vous aurez déjà. Je charge M. Bertrand de vous réitérer mes amitiés. Que ne puis-je le faire moi-même : Je suis toujours tout à vous et pour la vie votre bon ami et serviteur. Gouan A Montpellier le 29 juillet 1765. Le vulgaire appelle ici le Rhamnus cortice albo Monsp. Seu lycium & c l’appelle dis-je la Granette d’Avinioun mais j’ignore pourquoi car je sais bien que ce n’est pas elle. Le Rhamnus minor catharticus que vous m’avez envoyé et un des arbrisseaux les plus communs de nos environs et parfaitement semblable au vôtre. Toutes les cotes de Saint Loup et des Capouladous en sont jonchés. A Monsieur M. Séguier De la société royale des sciences de Nîmes Toulouse et Montpellier A Nîmes

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en