Lettre de Pierre Cusson à Jean-François Séguier, 1775-06-05

Fiche du document

Date

5 juin 1775

Discipline
Type de document
Langue
Identifiant
Licences

CC-BY-4.0 , Bibliothèque Carré d'Art, Nîmes


Mots-clés 0

Botanique

Sujets proches Fr

Plante

Citer ce document

Pierre Cusson, « Lettre de Pierre Cusson à Jean-François Séguier, 1775-06-05 », Archives savantes des Lumières. Correspondance, collections et papiers de travail d'un savant nîmois : Jean-François Séguier (1703-1784), ID : 10.34847/nkl.a9a8w589


Métriques


Partage / Export

Résumé 0

"[transcription] A Montpellier le 5 juin 1775 Mon cher maitre. Il étoit naturel que je crusse que Mr Amoreux vous feroit part de la réponse que je luy fis après la lecture de la lettre qu’il me remit de votre part. Cette réponse fut que j’allois mettre tout de suite la main à l’œuvre pour que tous les livres que je vous ay vous parvinssent incessamment. Il vient de m’apprendre qu’il ne vous a pas écrit à ce sujet et que même depuis il a reçu une lettre de vous où vous parlés encore des livres que j’ay à vous. Je me hate de vous faire part de ma réponse et de vous dire que j’ai expédié le Syst. veget. de Murrai, l’enumeratio de Jacquin et les 2 volumes de Ray que je vais passer à Vivin, etc. Vous recevrés les 4 premiers par la 1ère commodité qu’aura Mr Amoreux et le reste par le 2e qui luy tombera. Vous m’avés ordonné de les luy remettre, sans cela je me serois donné des mouvemens pour me procurer des personnes sures qui vous les portassent. Recevés mes remerciemens très multipliés. [fol. 183v] Je vous fais mille et mille excuses de les avoir tant gardés. Si je ne vous les ay pas renvoyés à votre 1ère demande, c’est que jamais vous ne vous étiés expliqué comme vous le faites dans votre dernière lettre. J’ay pu croire que c’étoit l’envie de les avoir chés vous et non le besoin que vous en aviés qui vous portait à les demander. Actuellement je say que vous en avés beoin, il est très juste que vous les ayés pour vous en servir. Et si depuis votre dernière lettre ils ont pu vous être utiles, j’ay un vray regret de les avoir eu. Un peu d’indulgence pour votre affectionné serviteur qu’on assassine par des lenteurs. Pour le présent, Mrs Linné, Allioni, Soldavilla des Pyrénées et Delachenal me tuent par leur retard. Souffrés que je retienne encore vos échantillons de selinum d’heracleum jusques à la réception de nouveaux pieds de l’heracleum des Pyrénées à feuilles entières et d’une plante entière de l’heracleum alpinum que j’attens de Mr Delachenal et d’un jour à l’autre d’après l’avis que m’en a donné de sa part Mr Bardot de Montbelliard à qui j’ay l’obligation de 3 planches de J. Bauhin sur lesquelles Linné n’a un goutte [ ?]. Ces heracleum m’arrivant (et je ne say [fol. 184] pourquoy je ne les ay pas encore), je feray mon examen et vous recevrés les plantes sèches que je vous ay et celles que je vous ay promis. J’y joindray les seseli que je connais tous actuellement au saxifragum près, que Linné me fait bien attendre avec le selinum palustra, que je ne connois pas encore quoique le sylvestre me soit connu. J’ay reçu de Mr Van Royen dans une lettre un peu chère un échantillon grand de peucedanum alpestre, et du cochrys ungarica panaces folio Tourn. Ils étaient coupés en mille pièces mais si bien arrangés que j’ay presque toute la plante. J’ai reçu en outre des ombellules mâles et une ombelle femelle avec des graines mûres et bonnes à semer de l’aretopus echinacea Lin. du Cap. Je soupconnay que cet aretopus étoit une ombellifère et je ne me suis pas trompé. Linné a mal dit quand il dit semen unum biloculare, il fallait dire semine duo, in medio commissurae longitudinaliter accreta caeterum inibi libera ac soluta ; ces 2 semences dont Linne avorte (peut-être toujours) sont jointes par une ligne saillante qui occupe l’endroit où se trouve l’axe ordinairement. Je semeray avec grand soin en automne 4 graines de cette belle et singulière plante. Si elle lève, comptés sur son produit pour perfectionner la description de Hill par rapport à l’herbe de cet aretopus dont je n’ay que les fructifications. Je vous [fol.184 v] prie de copier la figure qu’en donne Plukenet dans son mantissa 185 t 271 f. 5 sous le nom de valerianoides [description latine]. Comme je suppose que vous n’avés pas Burman affr. je ne vous demande pas la figure qu’en donne le même Mr Burman p.1 t.1. Je la feray venir de Paris par un de mes amis qui m’en a envoyé d’autres. Souffrés que je vous donne encore une autre peine, c’est de me copier la figure que donne Plukenet du ligusticum rauvolfii foliis aquilegiae Pluk. Phyt. 223 f.7. J’ay un besoin indispensable de cette figure pour une confrontation. J’ose espérer que vous me donnerés un échantillon de fleur de toute la plante s’il se peut avec une feuille radicale des diverses ombellifères qu’aura cette année votre jardin et surtout de l’angelica atropurpurea L. Comme celle-cy mourra si elle fleurit, cueillés la graine mure de l’ombelle 1ère ou principale et donnés moy le reste tout de suitte si c’est l’atropurpurea réellement, car je n’en connois que la fructification. Je demande les autres que vous avés dans votre jardin, quoique je soupire plus ardemment après l’angelica atropurpurea Lin. Auriés vous dans votre herbier le myrrhis annua lusitanica semine villoso pastinacae sativa folio Tourn. ? Je soupire ardemment après cette plante dont j’ay eu la graine et qui est la 2è espèce du genre mien nouveau. Tout à vous ad ultinum spiritum Cusson."

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en