Lettre de Prax à Jean-François Séguier,1775-09-03

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3 septembre 1775

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CC-BY-4.0 , Bibliothèque Carré d'Art, Nîmes



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Prax, « Lettre de Prax à Jean-François Séguier,1775-09-03 », Archives savantes des Lumières. Correspondance, collections et papiers de travail d'un savant nîmois : Jean-François Séguier (1703-1784), ID : 10.34847/nkl.a9ce9mpy


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[Prax] Monsieur, Je viens d’avoir la visite d’un amateur, avec lequel nous nous sommes entretenus de vous. Il y avait du temps que je ne m’étais procuré ce plaisir. Jugez l’accueil que j’ai fait à mon hôte. de me rendre importun ou de vous enlever des moments que vous employez si bien, j’avais interrompu une correspondance dont je connaissais tout le prix. Il est vrai que j’avais dans le temps formé le projet d’aller vous saluer de mon respect et écouter vos oracles, mais des affaires de famille, des procès et plus et plus de maladies très fâcheuses et très longues ont croisé ce voyage et les études relatives à [v] mes goûts, qui n’en ont été que plus irrités. Rendu enfin à moi-même, je travaille à mettre un certain ordre à mon cabinet et je reprends mes promenades. Si vous me jugez propre à quelque chose, disposez de moi et du fruit de mes recherches. Depuis que j’ai eu l’honneur de vous écrire, j’ai pénétré dans une grotte d’où j’ai retiré des cristaux assez intéressants. On trouve dans le fonds de cette grotte une espèce de puits dans lequel on ne peut descendre qu’en prenant beaucoup de précaution. Les parois sont tapissées de ces cristaux qu’on enleva en assez grosses pièces pour peu qu’on y porte du soin. Un ami naturaliste à qui je les ai communiqués en a fait grand cas. Si vous les jugez dignes de figurer dans votre Musaeum, après que j’aurais reçu vos ordres, je vous ne ferai passer un échantillon que je ferai suivre par une plus grosse pièce supposé qu’elle vous soit agréable. Dans le cas contraire [r] que je n’aie rien dit. Je tiens d’un Monsieur de votre ville (M. Rolland) une grosse corne d’Ammon que je lui fis demander il y a quelques années, pour la faire scier et en polir l’intérieur. S’étant trouvé intéressé, je ne pus remplir mon objet, l’amateur dont il est question m’ayant assuré que je trouverais une semblable pièce chez vous, je viens vous prier de m’en céder une bien entendu qu’elle ne vous laissera point le moindre vide dans votre cabinet. Si vous avez égard à ma prière, ayez la bonté de la faire passer à Monsieur de Joubert, trésorier général de Languedoc actuellement à Montpellier qui l’ajoutera à un envoi considérable qu’il va me faire avec les cristaux en question. Je vous ferai passer quelques objets que j’ai découvert depuis que je suis privé de votre correspondance. À côté de mon cabinet se trouve un jardin assez vaste dans lequel j’ai jeté et jette tous les [v] plantes et fleurs les plus intéressantes grâces à mes amis. Mon ayant vu une petite suite d’oseilles formant un amphithéâtre m’a promis de m’aider de son crédit pour l’augmenter, ce que j’ai accepté. Il m’assura que vous aviez dans votre ville un amateur, M. Baux, médecin, qui cultive cette branche. S’il a du goût pour les autres fleurs, je vous serai bien obligé, Monsieur, de me mettre en relation avec lui. Peut-être que j’aurais pour lui une chose qu’il n’a pas et qui lui plaira plaisir. Je passerai sous silence les plantes grasses parce que je sais qu’il est bien pourvu, mais je peux lui offrir entre autres choses une suite de mes beaux œillets que j’augmenterai l’année prochaine de certaines espèces très rares. Si cette offre ne lui déplait point, je lui ferai passer mon catalogue. Pour ce qui est des autres feuilles, je puis lui communiquer [v] umbelia maxima fl. flos cardinalis. Cette d’un rouge et velouté pyramide, je la fais venir de Hollande, le Llomis leonurus, heliotropum peruvianum, plusieurs amarillis, jasminum indium, la capucine double, une double dont les cloches sont d’une grosseur énorme. Le rozier jaune et autres, des doubles parmi lesquelles la rose jaune jonquille dont la fleur est , le mariage d’une fille, la couronne impériale, tulipes doubles, des à des jacinthes quand je me serai en famille ayant commencé seulement cette année d’en faire venir de Hollande. Monsieur Baux ne tient pas trop à ses oseilles pour, outre les miennes, que je lui offre en échange je lui adresserai bien volontiers ce que je cultive et taxativement les ci-dessus. Si outre les fleurs, offre quelque chose qui lui plaise /[v] il n’a qu’à me le faire connaître, il en sera servi à la minute. Si mes arrangements sont pour lui, pour ne pas me rendre importun auprès de lui, je correspondrai directement avec cet amateur et quoiqu'il soit bien pourvu, je pourrai lui procurer aujourd’hui ou dans la suite des plantes, fleurs qu’il n’a point. J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur, Votre très humble et très obéissant serviteur Prax chanoine d’Alet Alet 3 septembre 1775.

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