Lettre de Antoine Gouan à Jean-François Séguier, 1771-06-26

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Date

26 juin 1771

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CC-BY-4.0 , Bibliothèque Carré d'Art, Nîmes


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Botanique


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Antoine Gouan et al., « Lettre de Antoine Gouan à Jean-François Séguier, 1771-06-26 », Archives savantes des Lumières. Correspondance, collections et papiers de travail d'un savant nîmois : Jean-François Séguier (1703-1784), ID : 10.34847/nkl.b7c4lu8p


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[fol. 162] 26 juin 1771. Mon cher ami, Je vous avais fait annoncer par Louis Rolland que je vous écrirais sous peu de jours. Aujourd’hui, je tiens ma parole et je commence par répondre à votre dernière lettre. Linn. Mant. pag. 3. Les 2 dernières lignes sont : Gen Scarbita. Cal. Perianthinum monophyllum tubulosum truncantum integerrinum persistens. pag. 5 les 3 dernières lignes. [C’est les 5 dernières lignes de la page 4 qu’il faut. Gen : [struthiola] 1°. Gen. Nigrida Per. capsula ovata bilocularis semi plurima. 2°. Gen. cyrilla authore D. Garden. Cal. Perianthinum monophyllum quinque partitum, foliolis lanceolatis acuminatis perisitentibus. 3° pag. 19 les 2 dernières lignes. Gen. Caturus. Cal. Nullus car. monopetala tubulosa semi trifida : laciniis ovatis concavis acutis persistentibus. 4° pag. 20 les cinq dernières Gen. cinnicifruga Stam filamenta plura (18/20) filiformia calyce longiora antherae didynea subrotundae. Femina cal. ut in mare, deciduus cor. nulla. 5° pag. 51. La dernière ligne. Gen. Thesium Multi flores abortuunt. 6° pag. 52 les 3 dernières lignes/ Gen. Echites. Limbi quinquefido erecto terminato apicibus linearibus longissimis corolla tota [fol. 162v] longioribus quibus ab omnibus notis plantis differt. 7°. pag. 67. Les trois premiers mots des deux dernières lignes. Gen. Sophora. Integerrimus supra nitidis subtus subtomentosis racennus terminalis floribus albis crotalaria. Nota : j’ai cru devoir écrire ici tout au long les 2 dernières lignes pour que vous puissiez être mieux orienté et prendre les mots qui vous manquent. 8°. pag. 68. Le troisième mot de l’avant dernière ligne. Gen. Zygophyllum. Pareillement j’écris tout du long l’article planta caulis herbacens dichotomus pollicaris divaricatus. folia opposita subseffilia caruosa linearia patentissima : flores flavi. Forsk. Hort. Ups. 9°. pag. 83. Les 2 dernières lignes qui commencent par Carnosa. Nota : Vous devez vous être trompé de page car dans celle là, 83, il n’y a point le mot Carmosa, mais bien à la page 91 du genre Lepidium. Ainsi, si c’est réellement ce que vous demandez voici l’article dont vous tirerez le mot nécessaire. Genre Lepidium suffruticosum pag. 83. Gen. Phlomis les 2 dern. lignes. Sistentib….. Calyrisque Ninnut…… tribus Caules suffructiosi palunares erecti filiformes virentes folia Angustolanceolata integerrium laevia tennia nec carucosa viridia patentia ad generas scape plara. Corymbi albi parvi. Petala vix calyce longiora distantia stamina antheris sex flavis. Fructus nasturtii. Disserta lepidii gramnini folio quod est bipedale foliis planis. [inutile] Vous voyez que cet article est plus long que vous n’aviez cru. Si ce n’est pas lui, indiquez le mieux. Au surplus ceci est extrait du Mantissa car je crois que c’est ce que vous désiriez et non du Tasse même. [fol. 163] Je n’ai plus besoin de la feuille du daucus, j’en ai retrouvé une grande, une belle. Voici actuellement l’affaire que je devais vous communiquer, dont je vous dirai les raisons. Vous savez que Cusson a vu sans réserve mon herbier, mes cahiers et mes notes, mes livres sur lesquels j’ai pareillement écrit : et comme je ne croyais pas qu’un ami abusaât de ce qu’on lui livrait avec tant de cordialité. Je n’imaginais par conséquent pas qu’il dut en profiter et s’en donner les gants ; or je le laissais dans mon cabinet et je sais qu’il a extrait tout ce qu’il a pu. Je le questionnai un jour sur son livre et sur la manière honnête dont il devait traiter ceux qui lui avaient fourni des matériaux et je vis par se réponse qu’il voulait les annoncer très vaguement dans la préface et que mon homme avançait partout vidi sans dire ni on ni par qui. Vous savez que Cusson n’a jamais paru à la campagne qu’il n’a point de livres, point d’herbiers et il me paraît que Cusson en agit très mal, que de ne pas avertir que son livre doit l’être aux observations qu’il a faites dans le cabinet, jardin, herbier, d’un tel ou tel autre ami et qu’il a tort de se donner au contraire l’air d’un homme qui a tout vu parce qu’il a couru, ramassé & c. D’après cela, il ne serait difficile à personne de faire des livres en profitant des peines et travaux des autres. J’ai trouvé le procédé assez malhonnête mais comme le jeu ne vaut pas la chandelle, je n’ai point voulu lui en témoigner le moindre mécontentement et je vous recommande instamment de me garder le secret le plus profond tant sur ceci que sur l’article suivant. J’ai cru donc que puisqu’il ne relevait du péché de paresse, je devais donner mes observations avant mon ouvrage des Pyrénées et prendre possession de ce qu’il pourrait bien s’arroger dans la suite ; le moyen m’a paru plus décent pour éviter d’entrer en pourparler. Je vais donc imprimer au mois [fol. 163v] de septembre un volume in 4to ou petit in folio intitulé illustratione et observationes botanica. Dans cet ouvrage, je relève (mais avec décence) les fautes des uns et des autres et je donne la description des plantes inconnues ou non gravées et les gravures de 20 ou 30 espèces rares du format du livre. Je vous envoie ici le manuscrit 1er. Vous aurez la bonté de le lire et je vous prie de changer les mots, les phrases, les tournures latines qui ne vous plairont pas et qui vous paraîtront louches ou plus claires, au point de croire être clair pour les autres quand on ne l’est que pour soi. Vous verrez pas les notes que si chacun de son côté visitait les herbiers des uns et des autres, on débarrasserait la botanique de beaucoup de plantes, peut-être doublées ou redoublées sous divers noms. Les espèces sous lesquelles vous verrez à la marge le mot icon sont enrichies d’une estampe pourvu que l’imprimeur veuille en faire tous les frais : quand vous m’aurez renvoyé celui-ci je vous ferai passer le second et ainsi du reste. Adieu mon cher ami, je me flatte que vous voudrez bien me dire votre sentiment sur cet ouvrage et me rendre le petit service dans les corrections du style, des phrases et attendu que je suis forcé d’aller en avant, je suis à vous pour la vie et votre ami. Gouan En me renvoyant le manuscrit, il faut me renvoyer un brin de votre Cistus Fl. Ver. Tab. Fig. Je vous le renverrai quand je l’airai vu. Si vous me fournissez une description et un dessin de Cirsium pyrenaicum je l’insérerai dans mon livre et par là nous rendrions un service à la botanique que de donner l’être à une plante encore inconnue. J’en attends les brins avec impatience pour mon herbier… je remis à Cusson son paquet manuscrit. Je vous recommande encore le plus grand silence sur son procédé, ne voulant pas me brouiller, ni entrer en supplication.

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