Lettre de Charles-François-Xavier Natoire à Jean-François Séguier, 1767-04-10

Fiche du document

Date

10 avril 1767

Discipline
Type de document
Langue
Identifiant
Licences

CC-BY-4.0 , gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France




Citer ce document

Charles-François-Xavier Natoire et al., « Lettre de Charles-François-Xavier Natoire à Jean-François Séguier, 1767-04-10 », Archives savantes des Lumières. Correspondance, collections et papiers de travail d'un savant nîmois : Jean-François Séguier (1703-1784), ID : 10.34847/nkl.ba312dg6


Métriques


Partage / Export

Résumé 0

[transcription] Arles, 10 avril 1767 J'ai reçu, Monsieur, la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire au sujet du nouvel obélisque. c'est en vérité la première nouvelle et l'Anglais qui vous en a parlé comme d'une nouvelle découverte à la rive gauche du Rhône, hors des basses eaux, n'a pu se vanter de l'avoir vue. Après avoir reçu votre lettre, j'y ai couru précisémment, la rivière est peu pleine, moyennant quoi j'ai pu être informé du fait. Rien n'a paru de nouveau en ce genre dans cette partie des bords du Rhône, théâtre ordinaire des découvertes. Je présume que cet anglais a été trompé par un mauvais Cicerone chargé de conduire les curieux étrangers aux monuments anciens. J'ai été bien aise cependant de remonter à la source et d'apprendre ce que c`était que ce nouvel obélisque. Des personnes dignes de foi m'ont dit qu'un particulier de Trinquetaille, peu voisin des bords du Rhône, faisant creuser un puits fut embarassé à une certaine distance dans la terre par une grosse pierre qui traversiat sa route. Cette pierre parut être de beau grain et être de la forme d'un obélisque admirable à cause que sa figure peut-être n'était pas sur une ligne droite. Le propriétaire et les ouvriers ignorants le crurent ou affectèrent de le croire. Cette prétendue découverte fut crue avidement [fol. 168r] Cela se répandit peu à peu et depuis trente ou quarante ans que cette scène s'est passée on a cru étonnement sans avoir rien vu, qu'au fond d'un puits à Trinquetaille existait un obélisque coincé [...] attendant en paix la recherche des amateurs pour être remis sur pied. Notre Cicerone après avoir montré aux étrangers ce qu'il y en a à voir, ne manque pas de leur conter cette fable, et de la donner pour une vérité, mais vous voyez que celle-là est encore au fond d'un puits, ainsi que mille autre. Hélas combien de vérité n'ont pas plus de fondements! Quant aux médailles d'or, j'ai parcouru tous nos orfèvres. Ils n'ont pas été en état de m'en offrir une seule, autrefois il s'en découvrait quelques-unes que les paysans leur portaient, mais depuis bien du temps ils n'en voient plus. Je crois qu'un ou deux particuliers, qui forment une collection de médailles sont aux aguets pour les avoir de la première main. Chez un de ces orfèvres, j'ai vu quelques médailles en argent, mais frustres et peu dignes de piquer la curiosité. Voilà mon chez Monsieur l'inutilité de mes recherches. J'aurai en vérité désiré être plus heureux dans les éclaircissements que vous me demanidez. Le zèle et la bonne volonté ne m'ont pu suffire. Je vous prie d'être bien convaincu que [fol. 169r] lorsqu'il sera question de vous obliger, je n'épargnerai ni l'un ni l'autre et que je voudrais pouvoir trouver des occasions et prouver à un ami tel que vous et d'une date aussi ancienne tous mes sentiments d'estime et d'amitié dont toute ma famille m'a toujours donné l'exemple, mon pauvre frère surtout. J'ai l'honneur de vous demander la continuation de votre tendre amitié et d'être avec tout ce qu'inspire l'estime la plus tendre et la plus sincère, Monsieur et cher ami Votre très humble et très obéissant serviteur. Natoire Si l'occasion se présentait de pouvoir rendre service et de vous souvenir de notre pauvre abbé qui est à Rome, par vous ou vos amis, je me flatte que vous le feriez volontiers.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en