Lettre de Clément Jérôme Ignace de Rességuier à Jean-François Séguier, 1776-12-15

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Date

15 décembre 1776

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CC-BY-4.0 , Bibliothèque Carré d'Art, Nîmes



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Clément Jérôme Ignace de Rességuier et al., « Lettre de Clément Jérôme Ignace de Rességuier à Jean-François Séguier, 1776-12-15 », Archives savantes des Lumières. Correspondance, collections et papiers de travail d'un savant nîmois : Jean-François Séguier (1703-1784), ID : 10.34847/nkl.ca12d908


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[Resseguier] J’ai satisfait, Monsieur, un désir bien ancien et bien vif en me rapprochant de vous, lors de mon passage à Nîmes. Je contractai dans cette entrevue un besoin qui se fait sentir à tous ceux qui ont l’honneur de causer avec vous, celui de jouir encore de cet avantage et d’obtenir votre estime. Je n’oublierai certainement rien pour le mériter et comme il n’est pas possible que le sentiment ne vous touche., j’ai lieu de me flatter que mes efforts ne seront point vains. J’eus à Montpellier un assez long entretien avec M. le comte de Périgord. Cet entretien roula sur des matières bien intéressantes. Je m’applaudis de la satisfaction que j’avais eu de passer avec vous, Monsieur, quelques instants : par une transition bien naturelle, le discours tomba sur les antiquités de Nîmes. je lui rapportai tout ce que j’avais fait en 1768 aux États pour les engager à détruire cette galerie dont la paresse et l’orgueilleuse ignorance des moines a d’une manière si barbare masqué  l’un des plus beaux monuments et le mieux conservé peut être qui reste des Romains. M. de Périgord n’ignorait pas mes démarches et j’appris de sa bouche avec transport qu’incessamment on nous ferait raison de ces moines. Il ajouta même que vous saviez où en était cette importante affaire. J’admirai avec lui votre discrétion de ne m’en avoir pas dit un mot. Je voudrais, Monsieur, qu’afin de prévenir à jamais des atrocités pareilles à celles des Augustins de Nîmes, on condamnât ces malheureux à démolir eux-mêmes leur révoltante galerie. C’est assurément éprouver une grande indulgence que d’être, en punition d’une faute si grave, seulement envoyé aux carrières. Je suis persuadé qu’ils n’en seraient pas quitte pour si peu de chose si l’affaire était portée à votre tribunal. [fol. 65v] Daignez me dire le lieu précisément où est située la Fontaine de Saint-Philippe. J’ai parlé sur le ton que je devais de l’empreinte de Braschi que vous avez eu le bonheur de posséder. Si l’opération de la nature dans cette fontaine est merveilleuse, il faut convenir que l’art du graveur ne l’est pas moins. L’antiquité n’offre rien en ce genre de plus pur et d’un dessin plus parfait. Ne pourriez-vous pas, Monsieur, par vos correspondances, vous procurer quelque morceau de ce mérite ? Je ne tiens pas prodigieusement au pape, ainsi que j’ai Braschi ou quelqu’autre figure, la chose est parfaitement égale : la beauté du coin suffit. Quand je serai de retour dans ma commanderie, je me ferai un plaisir sensible de vous envoyer des raretés que vous n’avez pas, et qui ne dépareront point votre cabinet. Dans ce genre petimus ; damus que vicissium, nous en usons de même en fait de sentiment et je suis très jaloux d’avoir un peu de part à votre amitié, quand j’ai l’honneur de vous assurer du respectueux attachement avec lequel j’ai celui d’être, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. Le bailli de Rességuier Toulouse 15 décembre 1776. Si sans gêne, sans l’embarras le plus léger, vous pourrez, Monsieur, parler à M. de Catelan (le nouveau marié). Je vous serai très obligé de lui faire mille compliments et de l’assurer du plaisir que j’aurai à prendre un logement chez lui pour le peu de temps que je compte séjourner et sûrement avoir l’honneur de vous y voir beaucoup. [fol. 66] [note de Séguier : Les bains de Saint-Philiuppe sont à Radicofani dans le territoire de Sienne en Toscane. Voyez le journal de l’abbé Rozier, observations sur la physique, l’histoire naturelle et les arts, Paris, in 4° au mois de juin 1776 p. 453. Description abrégée de la manufacture des bas-reliefs ou albâtres fossiles des bains de St Filippe en Toscane par Monsieur de Latapie, et il en explique le proche. Jean-Antoine de Catelan Caumont (mort en 1840), avocat général au parlement à partir de 1782.

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