Lettre de François Xavier de Bon de Saint-Hilaire à Jean-François Séguier, 1754-05-02

Résumé

[transcription] À Montpellier, ce 2e mai 1754. J’ai reçu, Monsieur, la lettre que vous m’avez l’honneur de m’écrire ce 20e janvier dernier. Je suis très sensible à la part que vous voulez bien prendre au rétablissement de ma santé. Elle est, Dieu merci, aussi bonne que je puis le désirer après la longue et cruelle maladie que j’ai eu pendant tout l’hiver dernier. Je ne vous dois pas moins de remerciements de la part que vous voulez bien prendre aux grâces que le Roi a accordées à mon fils aîné en le nommant intendant et premier président à Perpignan. Vous devez être persuadé de ma reconnaissance [fol. 38 v] et que je m’intéresserai toujours bien véritablement à tout ce qui vous arrivera d’heureux. Nos Messieurs astronomes n’ont pas été plus heureux à Montpellier pour l’observation de la dernière éclipse de soleil que vous en Italie. L’on a eu ici le même nuage et l’on a remarqué tout comme vous que la lumière du jour ne diminua pas pendant l’éclipse, ce qui prouve comme vous le pensez très bien l’épaisseur et l’étendue du nuage. Je serai charmé de lire l’ouvrage des pères Maire et Boschovich jésuites, dès que je pourrai me le procurer. Je ne doute pas qu’il ne soit composé de bien des remarquer curieuses et importantes. Vous me faites plaisir de m’apprendre que l’on a achevé à Rome le dernier volume du Musée du Capitole. Mon attachement [fol. 39 r] pour les antiquités me rend intéressant tout ce qui peut y avoir de rapport. Je suis très sensible à l’honneur du souvenir de M. le marquis Maffei. Je vous prie de l’en remercier et de l’assurer de mes respects. Je connais le prix de ces ouvrages et je serais charmé d’avoir un exemplaire de celui qu’il vient de finir sur le spectacle et le théâtre. Cet ouvrage est intéressant dès qu’il sort des mains de M. le marquis Maffei qui est rempli de savoir et d’érudition. Je vous remercie des vœux que vous voulez bien faire pour moi à l’occasion de la nouvelle année. Je voudrais bien sincèrement qu’elle me fournit des occasions à vous marquer mon amitié et l’attachement sincère et respectueux avec lequel j’ai l’honneur d’être, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. Bon le père.