Lettre de Joseph Gaspard de Pailloux de Cascatel à Jean-François Séguier, 1765-01-30

Résumé 0

[transcription] Narbonne pour Cascatel, le 30 janvier 1765. Je suis enchanté, Monsieur, que vous ayez été content du morceau de marbre que je vous ai présenté et je suis bien récompensé par la place honorable qu’il tient dans votre cabinet. M. votre ami en aura surement un joli morceau. Je vous enverrai incessamment une liste de mes marbres qui sont nombreux. Je voudrais vous prier de me procurer des morceaux d’ambre où logent des insectes. Je sais que M. de Superville en porta beaucoup dans votre pays. Vous m’obligeriez si vous pouvez m’en procurer par vous ou par votre ami ainsi qu’un morceau de bois pétrifié ou agatisé. Il faut que vous ayez la liberté de m’écrire les couleurs des marbres que vous avez eus par le médecin Pech. Je n’oublierai pas votre commission pour les plantes des Alpes. Le cabinet de M. Barrère a été divisé. J’en ai eu une partie. Si vous pouvez me procurer quelque jolie coquille par votre ami, je m’en rapporte au choix que vous voudrez bien en faire. Nous avons ici un porphyre bleu et vert qui est superbe avec des agates qui sont ordinaires. Si vous voulez, je vous ferai passer le tout ensemble. Sauriez-vous me dire ou est établi M. Eller ? Il a un si beau cabinet, surtout en minéralogie que je désirerais fort être en commerce avec lui. J’ai trouvé ici un métal dont les minéralogistes ont douté longtemps, qui est du fer natif. J’en ai [fol. 305v] un morceau qui pèse quarante livres. J’ai trouvé aussi de la mine de fer cristallisée, le tout à votre service. Je vous serai obligé, quand vous aurez envoyé les échantillons, de tâcher de me procurer du débit pour des blocs. Nous avons du beau noir qui assez rare, un gris moucheté parfaitement ressemblant au marbre que les Romains appelaient égyptien et une infinité d’autres. Nous avons trouvé aussi du blanc statuaire de la plus grande beauté. Vous en jugerez par l’échantillon reçu. Nous n’en avons trouvé encore que des petits blocs détachés. J’ai reçu les renoncules de M. le prieur. Je l’en ai remercié. Je viens d’apprendre qu’il a été retenu à Noguères par la goutte et une esquinancie et écrit qu’il serait le dix à Narbonne. Je lui ai averti à son passage et j’ai envoyé trois fois. Il n’était jamais passé. J’étais véritablement en peine quand son procureur auquel j’ai adressé un mémoire pour lui m’a appris qu’il avait été retenu à Noguères mais que le tous les jours, il y a apparence que vous l’aurez vu. Je vous prie Monsieur de vouloir me procurer des connaissances avec des curieux. Je leur procurerai d’assez jolies choses et par des échanges on peut parvenir à avoir un joli cabinet. Quand quelque curieux de [fol. 306] votre connaissance passera à Perpignan, adressez-le-moi Monsieur, je me ferai un plaisir de lui faire voir mon cabinet. J’ai l’honneur d’être avec bien de l’attachement, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. Cascatel Pourriez-vous me procurer quelques oeillets de distinction, on m’a dit qu’il y en avait de rares à Nîmes de même que quelques greffes de belles renoncules. [fol. 306v] [Cascatel 30 janvier 1765] A Monsieur Monsieur de Séguier A Nîmes [fol. 306a] [feuillet de l’écriture de Séguier] J’ai reçu la liste de Monsieur Pech M. de Superville en avait mais il n’en a point laissé ici. Morceau de bois pétrifié ou agatisé Marquer la couleur du marbre de Cascatel que j’ai. Quelque jolie coquille. Qu’il envoie le porphyre blanc et vert et des agates ordinaires. Où est M. Eller. Fer natif un petit échantillon et mine de fer cristallisée est le fer en buisson. Débit du marbre, il faut avoir un échantillon. Un beau noir gris moucheté. Blanc statuaire. Curieux à faire connaissance. Des œillets et renoncules. [fol. 306b] Jean Théodore Eller était 1er médecin du roi de Prusse et président des médecins de toute la Prusse. Celui-ci est mort et M. Formey secrétaire de la même Académie a fait son éloge.