Lettre de Jean-François Nicolas à Jean-François Séguier, 1776-03-06

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[transcription] à Grenoble le 6 mars 1776 Monsieur et très cher confrère Je vous suis infiniment obligé de l'intérêt que vous avez bien voulu prendre à l'affaire de mon parent. Un si beau zèle est digne de votre coeur. Il me paroit que la chose a été menée bien vertement et je crois que la justice épuiseroit ses foudres, s'il fallait les lancer contre tous les fornicateurs imprudens. On a été étonné de cette sévérité; elle n'est pas selon notre jurisprudence. Au fait on peut condamner le jeune homme à des dommages suivant l'état de la famille; mais on ne peut rien de plus. Il faut que le père, suivant vos sages conseils, tâche de finir cette affaire, à quelque prix que ce soit: votre médiation, mon cher confrère, lui sera du plus grand secours. Il ne m'est point possible de faire placer le coupable dans cette ville, comme je l'aurois désiré. Les P.P. de la Charité ont six élèves royaux: mais ils doivent être destinés pour le Dauphiné seul. D'ailleurs mon cousin a besoin de son fils; et s'il ne peut éviter de l'attirer auprès de lui, en supposant toutesfois qu'il veuille être sage. Je vous prie, mon cher confrère, d'honnorer mes parens de votre bienveillance. Ils s'en rendront dignes par leur reconnoissance, et la méritent par la délicatesse de leurs sentimens. à charge de revanche, si je puis avoir le bonheur de faire quelque chose qui puisse vous plaire. Avez vous des échantillons de notre mine d'argent du Bourg d'Oisans? Je puis vous en procurer un morceau. J'ai l'honneur d'être avec le plus sincère attachement Monsieur et cher confrère Votre très humble et très obéissant serviteur Nicolas [enveloppe] à Monsieur Monsieur De Séguier, secrétaire perpétuel de l'académie royale de Nîmes à Nismes