Lettre de Jean-Pierre Papon à Jean-François Séguier, 1784-05-01

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Date

1 mai 1784

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CC-BY-4.0 , Bibliothèque Carré d'Art, Nîmes


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Lutèce

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Jean-Pierre Papon et al., « Lettre de Jean-Pierre Papon à Jean-François Séguier, 1784-05-01 », Archives savantes des Lumières. Correspondance, collections et papiers de travail d'un savant nîmois : Jean-François Séguier (1703-1784), ID : 10.34847/nkl.f1a7b6yi


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[transcription] Paris, le 1er mai 1784. Monsieur, Je suis bien aise que vous ayez été content du 3e volume de l’Histoire de Provence. Les éloges d’un homme aussi éclairé que vous l’êtes sont faits pour flatter un auteur et ce qui m’y rend encore plus sensible c’est que je les regarde comme une preuve de votre amitié, dont je fais beaucoup de cas. Vous êtes bien aise de savoir les raisons qui m’avaient fait suspendre mon travail. Ce sont toutes ces oppositions secrètes auxquelles un auteur qui fait l’histoire d’une province doit s’attendre lorsqu’il est incapable de flatter les prétentions et les vanités des gentilshommes du second ordre. La jalousie de noblesse est extrême : tout ce qu’il y a de gens de condition d’une naissance un peu ancienne veut aller de pair avec les premières maisons. On se fait des idées d’égalité à la faveur de l’ignorance et l’on voudrait étouffer un ouvrage qui fait sentir ces différentes mortifications. À cette première source de contradiction, ajoutez celles que suscite l’autre jalousie plus commune qui s’attache à tout ce qui a l’apparence de quelque mérite et vous aurez une idée de toutes les difficultés que j’ai eu à combattre et dont je [fol. 131 v] ne vois pas encore la fin. J’ai quitté l’Oratoire parce qu’il ne m’était guère possible de concilier, à Paris surtout, les heures de mon travail, mes recherches soit à la bibliothèque du roi, soit dans les cabinets particuliers avec les exercices de communauté. D’ailleurs, j’ai tant de voyages à faire que j’étais fort gêné étant dans le corps. Cependant, je n’ai quitté que l’habit. L’Oratoire était devenu ma famille par l’habitude que j’avais d’y vivre depuis l’âge de 15 ans. J’y ai mes plus anciens amis et mes plus anciennes connaissances, mon cœur s’y est formé, mes affections s’y sont développées, je n’y ai rien vu qui n’ait excité mon estime et mon attachement et ces sentiments dureront toute la vie, ainsi que ceux que je vous ai voués, et avec lesquels j’ai l’honneur d’être, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. L’abbé Papon, rue Saint Thomas du Louvre, n° 21.

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